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Dix ans après les événements de La Planète des singes – Les Origines, les hommes et les singes vivent dans une paix fragile. Toutefois, la guerre paraît inévitable...
En 1968, les choses étaient claires. La star de La Planète des singes, c’était Charlton Heston et personne d’autre. Témoignant d’un fascinant renversement des valeurs au sein de l’industrie hollywoodienne, la saga a progressivement écarté le facteur « humain » de l’équation qui fait son inoxydable succès. James Franco, John Lithgow et Freida Pinto, héros du reboot sorti il y a trois ans, ont ici été remplacés par Jason Clarke, Gary Oldman et Keri Russell dans les rôles respectifs du bon gars, du vieux sage et de la plante verte. Mais personne ne les pleurera. Si le monde entier trépigne d’impatience à l’idée de voir L’Affrontement, c’est pour Andy Serkis, interprète de César et promoteur infatigable de la performance capture, qui porte TOUS les enjeux du film, dramaturgiques et technologiques. De ce point de vue-là, ce volet est un succès incontestable. Un zénith en terme d’« incarnation » simiesque. La précision des gestes et des postures, l’effet de réel saisissant, le trouble qui s’empare de nous quand les primates prennent la parole... Comme tout blockbuster digne de ce nom, celui-ci parle, en filigrane, des frontières techniques qu’il s’emploie à repousser. C’est l’histoire d’un langage à assimiler, d’une bataille à mener, d’une place forte à conquérir. Presque un péplum. Le récit d’un triomphe. Celui de Serkis, donc, un comédien qui aura réussi à incarner tout un pan du cinéma mainstream contemporain sans jamais montrer son visage. Gloire à lui, César du meilleur acteur.
La Planète des Singes : l'Affrontement