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Neal Preston
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PHOTOS - Les métamorphoses de Scarlett Johansson

La révélation indé

A la sortie de Ghost World en 2001 -adaptation de la BD culte de Daniel Clowes sur le quotidien de deux ados dans une ville paumée- c'était Thora Birch sur laquelle on pariait le plus : la fille de Kevin Spacey dans American Beauty a pourtant depuis disparu du radar. Et c'est sa collègue Scarlett qui (comme pour contenir son incroyable sex-appeal) joue le rôle plutôt ingrat de lycéenne asociale finit par avoir la carrière que l'on sait. Curieusement, la fin du film avait des allures prophétiques : Enid (Thora) disparaît à jamais parmi les fantômes de la ville, tandis que Rebecca (Scarlett) parvient à s'échapper. Le film ne fit pas de merveilles au box-office, mais fut applaudi par la critique.

L'ado sur-sexualisée

Les frères Coen sont les premiers à utiliser Scarlett comme symbole du fantasme masculin. Sa fonction dans The Barber - L'Homme qui n'était pas là (2001, juste avant <em>Ghost World</em>) n?est que celle-là : incarner l?objet du fantasme (malsain, elle a alors 17 ans et est donc encore mineure à l?époque) de Billy Bob Thornton, à qui la gamine finit par faire une fellation, causant un accident de voiture et le menant à sa perte.

La fille du héros

Oublions le navet L'Irrésistible North (1994) de Rob Reiner (son premier film où elle n'apparapit qu'un instant) pour se concentrer sur Juste cause (1995), le deuxième film de Scarlett pour le cinéma : elle y joue la fille de Sean Connery. Il s'agit juste d'un tout petit rôle pour elle (10 ans au moment du tournage) dans ce polar du dimanche soir, entraînée par sa mère productrice.

La promesse

<em>"Si elle peut survivre à la puberté en gardant cette aura intacte, elle pourra devenir une actrice importante."</em> En 1996, le critique du San Francisco Chronicle avait tout bon en voyant <em>Manny & Lo</em> (inédit en France), road movie où Scarlett -alors âgée de 12 ans- joue la petite soeur d'une ado enceinte en pleine fugue. C'était son troisième rôle pour le cinéma (après <em>L'Irrésistible North</em> en 94 et Juste cause en 95), et déjà Scarlett marquait les esprits.

Scarfaces

Scarlett Johansson est stupéfiante dans dans l'hypnotisant Under the Skin, ce <em>"film qui ne ressemble à aucun autre"</em> selon ses propres mots. Et quand on y réfléchit, Scarlett aussi ne ressemble à aucune autre actrice. Elle aura 30 ans en novembre prochain, et aura passé 20 ans de sa vie à être actrice suivant une carrière singulière, comme pour aboutir à ce rôle de mante religieuse alien, pour se mettre enfin à nu -au propre comme au figuré. Suivez le guide des métamorphoses de Scarlett.

Perdue au Japon

C'est en 2003 que Scarlett trouve enfin SON rôle grâce à Sofia Coppola. Lost in Translation est un triple film : le portrait de Bill Murray en acteur vétéran désabusé tournant des pubs de whisky au Japon, celui de Scarlett en petite amie délaissée par son mec, et enfin la rencontre entre les deux. Perdue à Tokyo, écrasée de jet lag, errant sous la pluie et dans les galeries de jeux vidéo, coiffée d'une perruque rose, Scarlett accepte enfin son corps (les sous-vêtements qu'elle porte ont été créés par Sofia elle-même spécialement pour l'actrice) et abandonne l'adolescence pour l'âge adulte du cinéma. Elle a alors 19 ans.

La super-héroïne

En 2010, Scarlett joue la super-espionne Black Widow dans Iron Man 2. Carton plein : la voilà abonnée au rôle pour les autres films du cinematic universe Disney/Marvel. On la retrouve dans Avengers et Captain America : le soldat de l'hiver, bottant des fesses avec entrain et mettant au tapis aussi bien Jeremy Renner que Robert Downey Jr. Scarlett a été à bonne école puisqu'elle a tâté du blockbuster avec The Island de Michael Bay, où elle passait son temps à courir pour échapper à des explosions (on va oublier The Spirit, hein). Un potentiel physique que Marvel exploite à merveille (elle revient en mai 2015 dans Avengers : Age of Ultron, et on parle toujours d'un film <em>Black Widow</em> en solo), et que Luc Besson mettra à l'épreuve dans Lucy en 6 août prochain : elle y joue une femme capable de modifier la réalité -et de tuer plein de figurants, aussi. 

La muse de Woody Allen

En 2005, nouveau tournant pour Scarlett : Woody Allen l'engage pour jouer la maîtresse de Jonathan Rhys-Meyers dans Match Point, et lui donnant le rôle le plus sexy de sa carrière. Woody lui mettra des lunettes (et un maillot de bain rouge mémorable) et un rôle de fouineuse qui n'a pas conscience de sa séduction dans le très léger Scoop (2006), et la placera dans un ménage à trois entre Javier Bardem et Pénélope Cruz dans Vicky Cristina Barcelona (2008). Trois rôles très différents, qui montrent à quel point Scarlett a su inspirer Woody -qui, en retour, contribua à sa crédibilité d'actrice.

L'actrice adulte

Scarlett -nommée quatre fois aux Golden Globes, pour Lost in Translation, La Jeune fille à la perle, A Love Song for Bobby Long (mélo country avec John Travolta) et Match Point- a essayé beaucoup de choses. Vétérinaire dans Nouveau départ, voix d'ordinateur dans Her, Janet Leigh dans Hitchcock, beauté fatale 40's dans Le Dahlia noir -pliant à chaque fois son corps fascinant au rôle proposé plutôt que de l'écraser de sa personnalité de star. Bref, l'actrice idéale.

Héritière de Redford

Premier tournant de carrière dès ses 14 ans dans L'Homme qui murmurait à l'oreille des chevaux (1998). Scarlett joue Grace, une ado traumatisée suite à un accident de cheval qui va reprendre goût à la vie grâce au dresseur Tom (Robert Redford, également réalisateur). Le film est un gros succès, et Scarlett -ici coachée par Redford et Kristin Scott-Thomas (qui joue sa mère)-, alors en pleine puberté (une période difficile pour les enfants acteurs) crève l'écran en ado déprimée.

Scarlett Johansson est stupéfiante dans dans l'hypnotisant Under the Skin, ce "film qui ne ressemble à aucun autre" selon ses propres mots. Et quand on y réfléchit, Scarlett aussi ne ressemble à aucune autre actrice. Elle aura 30 ans en novembre prochain, et aura passé 20 ans de sa vie à être actrice suivant une carrière singulière, comme pour aboutir à ce rôle de mante religieuse alien, pour se mettre enfin à nu -au propre comme au figuré. Suivez le guide des métamorphoses de Scarlett.