Oloturé
Netflix

Film d’infiltration, Oloturé est surtout un film bourré de trop bonnes intentions.

Kenneth Gyang n’est pas Martin Scorsese mais, visiblement, il se prend pour lui. La première scène du film est tournée en long plan-séquence dans une discothèque truffée de prostituées et de clients salaces, ce qui laisse espérer un film stylisé et brutal. Sur ce point, on n’est pas déçu : Gyang maîtrise la grammaire du thriller nerveux à la perfection, caméra en mouvement, image contrastée, musique bien placée à la clé. Dès que la mécanique du film se met en marche et que les personnages débitent des dialogues sursignifiants en dodelinant de la tête d’un air désespéré, on comprend que ça va être un peu long...

Le pitch pour commencer. Une jolie prostituée cache en fait une journaliste infiltrée, chargée par son journal de remonter une filière de traite des noires, piégées par leur désir de fuite en Europe. On ne sait pas comment mais Oloturé s’arrange toujours pour ne pas coucher avec les clients, ce qui provoque la colère modérée de sa maquerelle. En parallèle, son collègue (amoureux) s’inquiète pour elle, surtout après que l’intrépide jeune femme a été violée par un puissant vicelard. On s’attend alors à ce que le film se transforme en bon rape and revenge movie des familles mais Kenneth Gyang, qui aspire décidément plus à ressembler à Martin Scorsese qu’à Michael Winner, privilégie le drame à l’action bourrine. Lui manque un bon scénario et des acteurs plus charismatiques. Reste le message du film, inattaquable mais lourdement asséné.

Oloturé, sur Netflix