films d'horreur de l'année 2024
Dark Age Cinema / Blumhouse /Christal Films / 21 Laps Entertainment

Du phénomène Terrifier 3 au troublant MaXXXine en passant par l'impressionnant Speak No Evil : notre sélection !

Les spectateurs aiment se faire peur. De plus en plus. Le genre horrifique n'a jamais semblé aussi populaire et les studios n'hésitent plus à miser sur l'épouvante et l'angoisse pour remplir les salles. Aussi parce que ces productions ne coûtent pas grand chose et peuvent rapporter gros ! Alors dans l'ère du tout "IP", où les licences sont reines, le film d'horreur apparaît comme l'un des derniers ilots de créativité pure, où l'on peut imaginer n'importe quoi et surtout le pire... Retour sur une année 2024 riche en expériences traumatisantes, avec notre sélection (par ordre alphabétique) des meilleurs films d'angoisse de l'année.
 

Immaculée, de Michael Mohan (sorti le 20 mars)

Une jeune religieuse américaine vient s'installer dans un couvent au fin fond de l'Italie où règne une atmosphère étrange qui trouve son apogée le jour où, bien que vierge, elle se découvre... enceinte. Loin d'une simple variation du film de possession, Immaculée se révèle un grand cri de rage sanglant à souhait contre les structures patriarcales et d'enfermement des femmes. Et il a pour atout majeur celle qui en est tout à la fois l'actrice principale et la productrice (une première pour elle !): Sydney Sweeney, décidément à l'aise dans tous les genres.

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Stefano Delia / Stefano Delia / _SDZ1081©StefanoDelia.jpeg / BBP IMMACULATE, LLC

La Malédiction : L’Origine, d'Arkasha Stevenson (sorti le 10 avril)

Rien de bien neuf ni de bien original dans ce prequel du classique de Richard Donner, on vous l’accorde : ça parle de complots au Vatican parfumés au satanisme, mais il y a quelque chose de visuellement et thématiquement assez fortiche que travaille la réalisatrice Arkasha Stevenson, en emballant des images à la limite du trauma de la messe noire originelle, enfermant le film - et son héroïne, l’excellente Nell Tiger Free révélée dans Servant - dans le cercle infernal de la culture du viol. Comment on dit "trigger warning" en latin ?

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Moris Puccio / Moris Puccio / © 2024 20th Century Studios. All Rights Reserved.

MaXXXine, de Ti West (sorti le 31 juillet)

Troisième volet, après X et Pearl, de la trilogie du réalisateur Ti West et de l’actrice Mia Goth sur les enfers conjugués du puritanisme US et de la culture de la célébrité. Pas le plus ouvertement horrifique des trois – même si comportant son lot de visions craspec – MaXXXine joue surtout sur le fétichisme des polars 80s explorant les aspects les plus miteux et sordides de Los Angeles – Vice SquadBody DoubleHardcore et compagnie. La reconstitution du Hollywood Boulevard des années 80 stupéfie.

MaXXXine
Condor

Mother Land, d’Alexandre Aja (sorti le 25 septembre)

Au fin fond du bayou, après la fin des temps, Halle Berry survit avec ses deux garçons dans une maison cernée par des esprits maléfiques… A quelques encablures du Village de Shyamalan, Alexandre Aja tricote une série B envoûtante, qui vaut finalement moins pour ses twists scénaristiques que pour sa direction artistique assez somptueuse – des monstres et une forêt magique qui fournissent un parfait carburant pour des cauchemars à la mode southern gothic.

Mother Land Halle Berry
Metropolitain

Sleep, de Jason Yu (sorti le 21 février)

Un ancien assistant de Bong Joon-ho réussit son passage à la réal’ avec ce petit film plein comme un œuf, sur un couple dont le train-train quotidien déraille quand monsieur est atteint par des crises de somnambulisme de plus en plus flippantes… A partir d’un pitch à la Rosemary’s Baby, Jason Yu regarde son script rebondir sur les murs du deux-pièces-cuisine où se déroule l’action, et passer de la comédie socio au pandémonium horrifique au fil d’un savoureux crescendo parano.

Sleep (2024)
The Jokers Films

Speak no Evil, de James Watkins (sorti le 18 septembre)

Des Américains biens sous tous rapports vont passer le week-end chez James McAvoy et, à peine leurs valises posées, se disent qu’ils auraient peut-être mieux fait de rester chez eux… Remake du film danois Ne dis rienSpeak no evil mêle idéalement commentaire sociétal sarcastique et grosse montée de parano, comédie du malaise social et terreur psychologique. Du Blumhouse à la mode Ruben Östlund, portée par une énorme perf’ de McAvoy.

Speak no Evil
Universal Studios

Terrifier 3, de Damien Leone (sorti le 9 octobre)

On vous bassine encore une fois avec, mais il faut dire que c’est mérité : le troisième Terrifier (et deuxième à sortir en salles en France), boosté par la publicité causée par son interdiction aux moins de 18 ans, est un gros carton public qui ne risque pas de s’arrêter grâce à Halloween. Allez-y en bande, allez-y tout.e seul.e, allez-y avec vos parents, pour contempler dans toute leur gloire ultra gore les exploits ahurissants d’Art le Clown. Terrifier 3, maintient ainsi une certaine idée du cinéma d’horreur primitif : un grand spectacle comme les autres.

Terrifier 3 (2024)
Jesse Korman

We are zombies, de François Simard, Anouk Whissell et Yoann-Karl Whissell (sorti le 31 juillet)

Né au milieu des années 2000, le collectif RKSS (Roadkill Superstars) est de retour avec ce film de genre, dans un monde où un virus a transformé une partie de la population en "non-vivants" inoffensifs. Trois geeks maladroits tentent de tirer profit de la situation en trafiquant des cadavres. Leur aventure les mène à croiser une organisation secrète malveillante. Le film revisite les codes du zombie avec une ironie subtile, une esthétique rétro et des scènes gores bien dosées. Cette comédie d'horreur, efficace et rafraîchissante, joue habilement avec les clichés du genre, en évitant l'écueil de la satire bête et méchante.

We are zombies de RKSS
Destiny Films

When Evil Lurks, de Demián Rugna (sorti le 15 mai)

Dans l’Argentine profonde et superstitieuse, isolés au milieu de terres agricoles, deux employés découvrent que des évènements étranges sont causés par la présence d’un corps gangréné par un esprit démoniaque. Pour fuir la malédiction, ils se lancent dans un road trip d’une violence débridée… Demián Rugna apporte sa pierre à l’édifice du genre de la possession dans l’un des films les plus méchants de l’année.

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ESC Distribution