Le tueur de Memories of Murder s'étonne ne pas avoir été attrapé plus tôt
Les Bookmakers / La Rabbia

"Je n'ai pas vraiment cherché à cacher mes crimes", assure Lee Chun-jae.

17 ans après la sortie du film de Bong Joon-ho, Memories of Murder, le procès de Yoon Sang-Yeo (son vrai nom a été modifié), accusé à tort du meurtre d'une fillette de 13 ans, en 1988, qui a passé 20 ans derrière les barreaux, a démarré le 2 novembre, à Suwon en Corée du Sud. L'occasion pour la justice d'entendre le serial killer Lee Choon-jae, qui a avoué les meurtres de 14 femmes en septembre 2019, ainsi qu'une trentaine de viols. Emprisonné depuis 1994 pour avoir tué sa demi-soeur, il a été associé à ces autres crimes suite à des tests ADN. Si la plupart sont prescrits, il a notamment reconnu avoir ôté la vie de 10 femmes entre 1986 et 1991 dans la région de Hwaseong. Soit les victimes qui sont au cœur du film du réalisateur de Parasite, et dont la fillette fait elle aussi partie. Les confessions du tueur sont aujourd'hui relayées, en anglais, par CNN.

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"Je n'ai jamais pensé que ces crimes seraient enterrés pour toujours, a-t-il expliqué à la cour. Je ne comprends pas pourquoi je ne faisais pas partie des suspects. Des crimes s'accumulaient autour de moi et je n'ai pas vraiment cherché à les cacher, donc je pensais que je me ferais prendre facilement. Il y avait des centaines de policiers. Je croisais des détectives tout le temps, mais il me posaient des questions sur d'autres gens que je connaissais." Il prend alors pour exemple la fois où il portait la montre de l'une de ses victimes quand il a été interrogé par la police, mais qu'ils lui ont seulement demandé pourquoi il n'avait pas sa carte d'identité sur lui et l'ont relâché.

Lee Choon-jae a reconnu l'assassinat de la fillette au cours de l'audience, confirmant qu'il avait agi sans préméditation. "C'était un acte impulsif, je n'avais aucune raison de la tuer." S'il n'a pas montré d'émotion en détaillant les faits, il s'est excusé auprès des familles des victimes, mais aussi des personnes qui ont été accusées à tort au fil du temps. Yoon, donc, qui clamait son innocence depuis 1988, mais aussi "un homme avec un handicap mental", comme on le peut le voir dans le film : "Je ne sais pas pour quel meurtre il a été arrêté, a-t-il commenté. J'en ai commis tellement... On m'a dit que beaucoup de gens avaient été interrogés, et qu'ils ont souffert de cela. J'aimerais m'excuser auprès d'eux. Je fais ces aveux en espérant qu'ils, ainsi que les familles des victimes, trouvent du réconfort dans le fait de connaître la vérité. Je passerai le reste de ma vie à me repentir."

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