Le film est présenté en compétition officielle au Festival d'Annecy.
Avec ses faux airs de Toy Story, on l'avait un peu trop rapidement rangé dans la case « sous-Pixar ». Ternet Ninja (littéralement « Ninja à carreaux ») est finalement bien plus qu'une pâle copie des longs-métrages de la firme d'Emeryville, même s'il partage avec cette dernière une certaine vision du cinéma d'animation. Une coming of age story loin des clichés du genre, qui raconte l'histoire d'Alex, un jeune garçon qui reçoit une poupée ninja de la part de son oncle. Un jouet vivant et doué de parole qui l'aide à régler ses problèmes à l'école, mais lui demande en échange de lui filer un coup de main pour prendre sa revanche sur un chef d'entreprise qui utilise le travail des enfants pour s'enrichir.
Sur un pitch a priori inoffensif, Ternet Ninja prend rapidement un tournant d'une noirceur étonnante : on y voit un enfant-esclave mourir sous des coups de bâton d'un adulte, un gamin suspecté d'être fou se faire enfermer dans un hôpital psychiatrique, une poupée pour qui la vengeance passe forcément par la mort...
Autant de ressorts dramatiques savamment dosés, qui tranchent avec les scènes – souvent réussies – de pure comédie et donnent au message autour de l'affirmation de soi et de la justice un tout autre niveau de lecture. Légèrement en deçà de ses ambitions sur le plan technique (le studio danois n'a pas les moyens de Disney ou Dreamworks), le film compense par un joli travail sur la caractérisation des personnages et une mise en scène ciselée, qui refuse systématiquement l'épate au profit de l'efficacité. Une suite est déjà dans les tuyaux pour 2021 et on espère que ce premier volet trouvera avant le chemin des cinémas français.
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