Ils interprètent deux flics de Chicago dans un polar théâtral diabolique et haletant signé Keith Huff, mis en scène par Benoît Lavigne. Pluie d’enfer possédant un suspense, nous nous sommes mis d’accord pour ne rien dévoiler.Propos recueillis par M.-C. NivièrePas besoin de les passer à tabac pour les faire parler, tant le projet leur tient à cœur. Ils abordent des gueules de durs à cuire. « Alors, là, les filles ne vont plus tomber en pâmoison devant ce mec ! » taquine Olivier Marchal. Les yeux de Bruno Wolkowitch s’allument d’une flamme malicieuse : « Mais ce que fait Olivier, c’est Scarface ! » Ils s’entendent comme larrons en foire et leur vieille amitié sert leurs personnages : deux amis d’enfance pris au piège d’une descente aux enfers.Pourquoi avoir repris du service avec des rôles de flics, eux qui en ont tant joué ? Pour Olivier, c’est évident : « A cause du texte d’abord et le désir d’être sur scène ensemble ensuite. Et pour une fois que nous étions libres en même temps ! » Pour Bruno, c’est surtout parce que ce rôle n’avait rien à voir avec ceux qu’il a eu à jouer : « Entre ce gars et ceux que j’ai interprétés précédemment, il n’y a que le métier de commun. Ce sont des flics de base en uniforme, pas des inspecteurs, des personnages complexes. »Ce sont surtout des gars usés, fatigués. Pour Olivier, « ils ont l’attitude de ceux qui ont servi le métier avec amour et qui, à la quarantaine, se sont fait avoir. » Bruno poursuit : « Ils se tapent la merde… Je sais de quoi je parle. Parce qu’il faut enfin dire la vérité, Olivier n’a jamais été flic. C’est un truc qu’il a inventé pour entrer dans le métier. La preuve, il est incapable d’attacher correctement son ceinturon sans mon aide. » Olivier Marchal le coupe : « C’est parce que je n’ai jamais été en uniforme ! »Leurs personnages sont effectivement des gars bien abîmés par leur quotidien. « Dans cette histoire, il y a une amitié forte entre un flic ripou et son partenaire ambigu et intègre. » Bruno ajoute : « Chacun incarne une facette. Ce sont ces deux côtés qui forment un être complexe. » C’est aussi une histoire de trahison, une tragédie dont on sort bouleversé. « Il y a le grain de sable, comme dans les films d’Olivier. S’il n’y avait pas eu une dimension tragique, cela ne m’aurait pas intéressé », clarifie Bruno.Devant ces « arsouilles » comment résiste leur délicat metteur en scène Benoît Lavigne ? Bruno éclate de rire : « Délicat ? Mais c’est un rugbyman ! » Olivier renchérit : « Un pitbull même, qui ne te lâche pas du regard… Benoît nous emmène dans des trucs très forts. » D’une même voix, ils font les louanges de son assistante, Sophie Mayer. « Ils forment un tandem formidable et elle apporte la vision féminine dans cette histoire très masculine. » Bruno précise : « C’est un défilé de testostérone. Je n’ai jamais rien joué d’aussi masculin. » La construction de la pièce est originale avec ses scènes d’action, de narration et de flash-back qui s’entrecroisent et se percutent. A mettre en place, cela n’a pas dû être simple. Bruno explique : « La période des lectures à la table sert à placer les balises. C’est comme pour un slalom, cela a permis à Benoît d’installer tous les piquets, maintenant nous mettons l’accélération entre. On va jouer deux mecs en bagnole engagés dans une course-poursuite, c’est assez rare au théâtre. » Et comment théâtraliser cet univers ? Bruno poursuit : « D’une idée toute simple, qui va au-delà de deux chaises sur un plateau, la projection de lumières raconte, comme un découpage de cinéma, ce qui se passe. »Keith Huff sait faire monter la tension. A la fin, on est passé au rouleau compresseur. « L’auteur raconte le montage de son film » dit Bruno. Olivier acquiesce : « Pour m’aider, je pense aux films de Lumet, à Nick Nolte dans Contre-enquête. J’imagine que les spectateurs sont des flics qui traînent le soir et à qui je raconte mon histoire. C’est là où Benoît a fait un travail remarquable. On voit le commissariat, les potes. » Bruno reprend : « Moi, j’ai juste à penser à toi. Tu es l’univers de la pièce à toi seul. » Benoît Lavigne nous rejoint au café et rappelle à ses gars qu’il est temps d’aller répéter.Pluie d'enfer à la Pépinière Théâtre>> Réservez vos places pour le spectacle !
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- INTERVIEW - Olivier Marchal et Bruno Wolkowitch dans un polar théâtral diabolique !
INTERVIEW - Olivier Marchal et Bruno Wolkowitch dans un polar théâtral diabolique !
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