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Découvert lors du dernier Festival de Cannes où il était présenté à la Quinzaine des réalisateurs, ce film chinois a été un petit choc esthétique. Le cinéphile occidental habitué à arpenter le pays via les errances de Jia Zhangke ou plus récemment les plans-séquences hypnotiques de Bi Gan ou de Hu Bo, avait peut-être oublié qu’une certaine légèreté pouvait aussi surgir du cadre. Vivre et chanter, qui emprunte autant aux Chaussons rouges de Powell et Pressburger qu’au cinéma d’Ozu (références avouées de Johnny Ma), raconte la vie d’une petite troupe d’opéra traditionnel du Sichuan qui essaie de survivre et de réveiller une gloire passée. Le film dégage une belle vitalité et brouille avec intelligence les frontières entre le monde du spectacle et la vraie vie. Témoin, cette séquence ahurissante de combat entre deux protagonistes sur une scène d’opéra. Une excellente surprise !