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Après un long silence cinématographique et un détour par la peinture, Skolimowski nous revient avec ce film, coproduit par la France mais cent pour cent polonais dans l’âme. Dans un village gris, un petit homme terne guette jusqu’à l’obsession les faits et gestes d’une voisine blonde. Il finit par se glisser, la nuit, dans son appartement pour mieux la contempler, l’approcher, la humer... Teintes automnales, plans composés comme des tableaux, cette œuvre quasi silencieuse du réalisateur de Deep End et de Travail au noir joue sur nos frayeurs et préjugés et distille l’angoisse. Magnifique fable aux accents de tragédie, Quatre Nuits... dit l’amour impossible d’un être simple et entouré par la mort (il est incinérateur de cadavres) pour une Vénus de banlieue abîmée par la vie.
Toutes les critiques de Quatre nuits avec Anna
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Fragilité et puissance. Tels pourraient être les maîtres mots de ce film extraordinaire, thriller surréaliste, dans lequel les codes de la beauté classique se trouvent bouleversés.
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Après 15 ans d'absence, Jerzy Skolimowski revient au cinéma, à la campagne polonaise et à son univers tragi-comique. Dans une temporalité ambiguë qui mêle passé et présent, traumatismes et transgressions, la narration fragmentée s'attache au moment de déséquilibre où tout peut basculer. Avec la sensibilité de l'écorché vif et une ironie grinçante, le cinéaste cultive au maximum le point d'inconfort. Toujours à la limite de l'absurde et du glauque, son cinéma a le tranchant d'une lame de rasoir.