Grimsby - Agent trop Spécial

Après Ali G, Borat, Brüno et The Dictator, Sacha Baron Cohen (acteur et coscénariste) s’attaque à la comédie d’espionnage et campe un fan de foot décérébré qui assiste son frère agent secret. Plutôt que de réinvestir les codes de l’élégance british (comme le faisait l’année passée Kingsman), l’ambition consiste évidemment ici à repousser les limites de l’humour gras, tout en caricaturant à l’envi les familles d’alcooliques du nord de l’Angleterre. Si ce cocktail d’action et de délires scatos déclenche souvent les rires, la satire politico-sociale manque de mordant bien que Donald Trump et la FIFA en prennent brièvement pour leur grade.

Que Dieu me vienne en aide, j'ai ri.

L'ambition est élevée. Cela ne fait pas mouche à tous les coups, mais offre un plaisir coupable savoureux.

Chaotique et grossier - mais son manque de sophistication est comme une médaille d'honneur. 

On se fiche de la vague intrigue et du monde à sauver : ce qui compte, c'est l'orgie colossale de quiproquos insensés et de gags politiquement incorrects (...) 'on rit à gorge déployée devant cet acharnement à transgresser, régressif et libérateur. 

Situations rocambolesques et humour plus que trash sont au programme.

Comparé à des films légers tels que Zoolander 2, Grimsby, agent trop spécial est pratiquement du grand art.

Dans tous les cas, cette comédie balourde bagotte à toute vitesse, dans sa servilité récréative qui consiste à faire prévaloir l’humour sur la trame, totalement anecdotique.

Le film n'est pas bête. Parfois stupide mais jamais bête, même quand les héros sont à l'intérieur du vagin d'un éléphant. 

Cette comédie d'espionnage à l'humour trash, aux dialogues souvent de très mauvais goût, voire grossiers, comblera les fans de Sacha Baron Cohen, toujours déjanté.

Il y a de nombreuses scènes calamiteuses dans ce film mais également trois séquences très, très drôles qui m'ont fait beaucoup rire, parfois coupablement. Mais le reste du film n'arrive pas à tirer plus qu'un gloussement. 

Un affront, souvent hilarant, à la nuance et au bon goût.

Le gros derrière d’un animal est un élément marquant d’une comédie qui ferait passer lesVisiteurs 3 pour un summum de délicatesse digne d’un salon de thé.

Alors qu'il aurait pu y avoir de l'or niveau comédie dans le vagin d'un éléphant, Sacha Baron Cohen n'a pas réussi à en trouver. 

La toute fin est plus divertissante que la fois où Sacha Baron Cohen a jeté des cendres sur Ryan Seacrest aux Oscars. Mais juste un peu. 

Au final, les blagues sont plus abrutissantes que drôles et aucune anatomie n'est à l'abri d'un gros plan : ni celle d'un animal sauvage ni celle d'un nommé aux Oscars. 

L'obsession de Sacha Baron Cohen pour les orifices anaux et ce qui en sort ou entre laisse penser qu'il auditionne pour animer l'après-diner d'un congrès de proctologues.

Sacha Baron Cohen et Mark Strong sont de solides acteurs et les meilleurs moments du film sont ceux où ils luttent l'un contre l'autre (...) Mais le scénario n'est pas vraiment généreux avec les autres comédiens présents au casting. 

L’humour qui s’en dégage est celui d’une intense grossièreté qui se voudrait réjouissante mais qui tombe systématiquement à plat faute de rythme.
 

Tout est si prévisible que l’humour corrosif du Britannique ne semble plus être qu’une accroche marketing.