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Une décennie après le brûlot classé X Baise-moi, Virginie Despentes reprend la caméra pour l’adaptation de son bouquin « Bye Bye Blondie » (transformant au passage l’idylle hétéro du livre en romance lesbienne). Le genre de projet qu’on a à priori envie d’aimer, parce que Despentes est l’un des esprits les plus affûtés de sa génération, et parce qu’un film qui comporte dans sa BO l’hymne « Fuck Forever » de Babyshambles est forcément animé de bonnes intentions. Sauf que Bye Bye Blondie est un naufrage absolu : seconds rôles jamais en place, faux raccords à tous les étages, reconstitution toc des 80’s, Pascal Greggory en roue libre… On connaissait le nanar d’écrivain friqué (Cinéman de Yann Moix), voici le nanar d’écrivain fauché. La seule à surnager ici est Soko, absolument sidérante et lumineuse à chacune de ses apparitions. Elle incarne Béatrice Dalle jeune, et c’est un choix de casting d’une logique imparable : son jeu dégage la même puissance tellurique que celui de Dalle à ses débuts.
Toutes les critiques de Bye bye Blondie
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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La grande réussite de Bye Bye Blondie tient précisément dans ce refus de la nostalgie (qui est le nihilisme des vieux), dans sa façon frondeuse de prolonger les amours et les rébellions adolescentes, qu’importe si ces personnages de quadras néopunks sont ridicules (et le couple Béart-Dalle l’est forcément un peu). Avec une candeur réjouissante, dans un style économe débarrassé des excès de Baise-moi, Virginie Despentes filme les retrouvailles électriques et pulsionnelles de ces femmes résistantes, pour qui le (no) futur s’envisage désormais à deux.
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Le film tient d'abord dans cette rencontre explosive entre deux tempéraments toujours au bord de la révolte. Par ailleurs, c'est sans doute la première fois en France qu'un film grand public, de facture classique, et avec des stars, montre une histoire homosexuelle non comme une étrangeté, mais comme allant de soi.
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Comme on l'imagine aisément, le couple formé par ces deux icônes hyper-sexuelles que sont Béart et Dalle est un plaisir à regarder, d'autant plus qu'elles sont servies par le génie corrosif des dialogues de Despentes. (...) On en redemande.
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Le couple Béart-Dalle est remarquable, mais la jeune Stéphanie Sokolinski, dite Soko, chanteuse et actrice déjà repérée chez Xavier Giannoli, embarque tout en indécrottable révoltée.
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La réalisatrice de "Baise-moi" - et d'abord écrivaine - s'est assagie (aucune scène crue), gentiment embourgeoisée : elle raconte et filme cette fois de façon classique, sinon plan-plan. (...) Mais c'est bien la veine sentimentale, la plus risquée, la plus réussie, qui donne son épaisseur au film.
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Virginie Despentes qui adapte ici son propre roman (...) s'interroge joliment sur la façon dont l'amour et les individus résiste au passage du temps.
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L'esprit rebelle de Virginie Despentes s'accorde mal aux poses langoureuses d'Emmanuelle Béart... On peine à retrouver à l'écran le style rock n'roll de l'écrivaine-réalisatrice.
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(...) Le résultat aussi sincère qu'incertain, donne l'occasion à Béatrice Dalle et Emmanuelle Béart de s'abandonner à diverses surenchères, et distraira par intermittence les nostalgique de Béruriers noirs et de la Souris déglinguée, groupes punk des années 80.
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Le militantisme au cinéma est une sale affaire. Si les revendications de Despentes s’accommodent bien du support textuel, où elles donnent parfois lieu à des expérimentations langagières heureuses, en revanche son approche cinématographique est dénuée de réelle profondeur.
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Un love story punk et saphique, hélas peu inspirée. (...) On se console avec la géniale BO 80's alternative, de Parabellum à... La souris déglinguée.
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Despentes cinéaste replonge dans la destroy attitude (...) le résultat est un téléfilm moyen et néanmoins relativement attachant dans son absolue sincérité de Chick Flick mal peigné.
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La fureur punk de "Baise-moi" a laissé place à un cinéma d'auteur pépère et malhabile, où l'assemblage de flash-back ressemble à un croisement de lacets mal attachés.
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Rien à sauver dans cette bluette dont les dialogues sonnent faux où les actrices jouent mal. Et où l'image est d'une laideur à pleurer. Que Virginie Despentes reprenne sa machine à écrire!
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(...) Le résultat est l'étrange sensation non pas d'avoir vu un film, mais feuilleté une bande-dessiné" (...) Les situations sont artificielles, les caractères dessinés au gros feutre et tout ceci baigne dans un manque cruel de sensibilité.
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De Virginie Despentes, on attendait plus d'audace et d'originalité. Hélas, cette love story entre filles pâtit d'un scénario caricatural jusqu'au ridicule. Seule la jeune SoKo tire son épingle du jeu en incarnat Béatrice Dalle jeune.
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"Bye Bye Blondie", c'est "bye bye" la mise en scène, le jeu d'acteurs et le 7e art.