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Pas évident d’entamer une carrière de metteur en scène quand on est le rejeton de l’un des cinéastes les plus célébrés de la planète... Courageux, voire un brin maso, Brandon Cronenberg a construit son long métrage inaugural comme une vaste déclinaison des poncifs du cinéma de papa. Virus, mutations, nouvelle chair, sophistication glacée... À force de réchauffer les restes de Chromosome 3 et de Videodrome, Antiviral dérive lentement vers la parodie et finit par se regarder comme un « Cronenberg pour les nuls » au comique involontaire. Le comble de la citation brouillonne est atteint lorsque Cronenberg junior, au détour d’un plan où une main féminine entrouvre un rideau de velours rouge, se met à convoquer l’oeuvre de... David Lynch – soit l’autre géant du cinéma horrifi co-intello des années 80-90. Sans doute sa façon à lui de tuer le père, mais à ce stade, il est déjà trop tard.
Toutes les critiques de Antiviral
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Dans un futur proche, les fans peuvent s’offrir les virus de leurs stars préférées. Une rêverie SF gore et arty par le fils de David Cronenberg.
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Un film difficile à réaliser, plus fascinant que dramatique.
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Si la ressemblance est une qualité, le père devrait être fier de son fils.
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par Nathalie Dassa
(...) Le réalisateur signe ici un exercice de style aussi radical qu'expérimental dont la photographie léchée, métallique et brillante (...) est rythmée à la perfection par une bande son anxiogène (...).
Brandon Cronenberg signe un premier film étrange et austère, à mi-chemin entre cinéma et art contemporain, porté par la puissance géniale de son pitch. Un "fils de" à suivre !
Une idée de scénario démente. (...) Même si le film, un peu filandreux, perd parfois de son intensité, il reste très dérangeant. (...) Caleb Landry Jones, dont la peau laiteuse et rousse semble déteindre sur tout le film, y est impressionnant.
Les défauts d’un premier film, les qualités d’un grand, tout simplement contagieux.
Fable pessimiste sur la célébrité et les biotechnologies, Antiviral dévoile un univers de prédateur. Un passionnant cauchemar.
Une panel virtuel de vomi, transpiration, palpitation, nourriture avariée, et de seringue pendant 1h50
Très marqué par l’influence de son père David mais se démarquant tout de même avec un style très personnel, le 1er film de Brandon Cronenberg est une belle satire du film d’horreur traditionnel.
Cronenberg-le-Jeune, à force de vouloir exploiter son idée jusqu’à la dernière goutte, finissant par verser dans un mimétisme médiocre, ne parvient qu’à épuiser son propos et, du même coup, son auditoire.
Même si le climat ressemble foncièrement aux films de son père, le reste est plutôt prometteur, il a sa propre perception, une belle carrière s’ouvre à lui.
Brandon Cronenberg tient-il le virus du cinéma de son perd ? Il a en tout un goût de l'étrange et une vision anticipatrice de l'horreur technologique ainsi qu'un sens certain de la composition formelle. Grâce à son héros d'une beauté androgyne, il parvient à rendre sexy la maladie. Mais son film, froid et élégant, est prétentieux, et son scénario inégal.
Bien que très soigné visuellement, ce film de genre à charge perdra probablement les spectateurs qui rejetteront son atmosphère méphitique. Ou qui ne pourront s'empêcher de comparer le travail du père et du fils.
Antiviral et un beau tableau très policé des dérives du star-system, qu'il observe et illustre avec une désintérêt glaçant pour les questions de morale qu'elles devraient soulever.
Il est honnête de reconnaître que ce film est intrigant et pas seulement palpitant.
Cronenberg fils aborde une thématique, la contamination, et un genre, le gore clinique, déjà explorés par son père : il livre un film honorable qui plie fortement sous le poids de ses influences.
Après Cronenberg père, on demande Cronenberg fils. Traversé par les mêmes obsessions, Brandon a fait sensation sur la Croisette en présentant son premier long-métrage dans la Section Un Certain Regard. Un Antiviral clinique et sanglant, qui, bien que maîtrisé sur la forme, reste assez succinct sur le fond.
Brandon Cronenberg signe un premier film d'anticipation inégal mais curieux.
Une série B plombée par un labeur de premier de la classe, chaque plan ayant vocation de passer à la postérité. Reste une poignée de visions héritées de papa (mal organique, mutations génétiques, infections, etc.) dupliquées avec un soin honorable.
le film, contaminé par ce qu’il dénonce, se complaît dans une fascination fétichiste pour ses propres images qui souillent de rouge sombre la blancheur des corps et des décors. Caleb Landry Jones n’est plus qu’une bête traquée dont le jeu se limite à un regard par en-dessous, qui n’accroche plus le nôtre, mollement happé par les ombres tutélaires qui corrodent ce film malade. La principale étant celle de papa. Mais si Cronenberg a transmis à Brandon le virus du cinéma, il ne lui a pas vraiment inoculé son talent.
Jeux de symétries et d’espaces, ambiance clinique, lents travellings inquiétants : sans remporter une adhésion complète, le début d’‘Antiviral’ force la curiosité et parvient à imposer son atmosphère bizarre et sarcastique. Seulement, sur la longueur, le film manque de souffle, finissant par basculer dans un surplace un peu complaisant où la cohérence initiale cède le pas à une esthétisation plutôt vaine. Vomir du sang pendant des heures sur des murs blancs, à la fin, c’est ennuyeux…
Le film de Brandon Cronenberg a de vraies compétences techniques mais il est atrocement prétentieux et fatigant.
C'est du divertissement plus substantiel que les productions du genre mais encore trop fragile. On attend la prochaine expertise pour déceler une vraie personnalité chez Brandon.
N'essayant jamais d'émouvoir et peinant tragiquement à choquer, (...) le réalisateur (...) nous assène un récit faussement intelligent et vraiment pénible. Insupportable, et le mot est faible.
Antiviralest un produit chiadé, à la sophistication prétentieuse. Le scénario SF entend embarquer le spectateur dans une course contre la montre dans un monde où les maladies sont devenues le summum du chic. Mais à défaut de lancer son récit, le cinéaste tourne autour du pot dans un exercice d'autosatisfaction épuisant !