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Tron : de Pong au grand écran, l'histoire d'un film culte

Ce soir, Disney Cinémagic nous propose de remonter dans le temps, aux prémices du blockbuster numérique avec la diffusion du premier Tron, réalisé par Steven Lisberger et sorti en salles en 1982. Exploration d'un monde virtuel qui n'en est encore à l'époque qu'à ses balbutiements, Tron fut la proposition de Disney pour surfer sur le boom commercial des jeux vidéo à la fin des années 1970.À l'origine de Tron, il y avait un jeu, le premier "blockbuster" du jeu vidéo et celui qui fut à l'origine de son essor considérable lors de la décennie 1970 : Pong. En 1976, le jeune Steven Lisberger, âgé d'à peine vingt-cinq ans, découvre ce jeu électronique où deux rectangles de pixels se renvoient une balle comme dans un match de tennis. Fasciné par cette découverte, celui qui n'est encore qu'animateur de dessins indépendant se met en tête de créer son propre film lui permettant d'exploiter l'univers encore balbutiant des jeux vidéo. Formé aux rudiments de la programmation au MIT, Lisberger s'étonne à l'époque de voir que l'essentiel de l'offre vidéoludique se constitue de clones de jeux déjà existants (une logique commerciale qui précipitera le fameux crash du jeu vidéo en 1983) et conçoit son Tron comme un univers incitant à repousser les frontières du jeu vidéo tel qu'on pouvait l'imaginer à l'époque.À cette époque, Lisberger développe déjà un projet autour d'un personnage nommé Tron, armé de disques explosifs autour duquel il a créé une petite animation qui lui sert de démo technique et qu'il expose aux visiteurs de son studio, Lisberger Studios. À l'origine, ce héros est cependant barbu et brille d'une lueur non pas bleue, mais jaune. Son design est également différent et ressemble davantage à un Cylon, créature célèbre de l'univers de la série Battlestar Galactica.En recherche d'un producteur qui pourrait lui permettre de monter son projet, Lisberger rencontre Donald Kushner, qui à l'époque s'illustre davantage dans la production de pièces de théâtre que de longs-métrages. Ensemble, les deux hommes s'installent en Californie et acceptent dans un premier temps de co-produire un dessin animé pour NBC, Animalympics, sorte de parodie animalière des Jeux Olympiques. Malheureusement pour le duo, les Jeux olympiques de 1980 à Moscou sont marqués par le boycott américain en plein contexte de guerre froide. NBC annule tous ses programmes, et notamment la diffusion d'Animalympics, qui ne trouvera même pas de disctributeur américain, et ne sera dans un premier temps diffusé qu'à l'étranger. Dommage pour un film qui comptait parmi ses animateurs quelques jeunes pousses prometteuses du nom de Roger Allers (futur réalisateur du Roi Lion) et Brad Bird...L'échec d'Animalympics ne fut cependant pas vain pour Lisberger et Kushner : avec l'argent de l'avance que leur a promis NBC, ils ont désormais les moyens de concevoir les premiers storyboards de Tron, qui devait à l'origine être un mélange entre séquences animées et en live-action, le tout accompagné d'effets générés par ordinateur. Avec l'aide d'un représentant du nom de Richard Taylor, ils s'assurent les moyens financiers permettant de présenter leur films aux grandes majors. Malheureusement pour eux, la Warner Bros, MGM puis la Columbia refusent leur projet. Seul Disney s'avérera intéressé, non sans inquiétudes, le studio n'ayant pas l'habitude de recruter ses réalisateurs en-dehors de son propre département d'animation.Une fois le projet mis sur les rails cependant, Tron va bénéficier de l'apport artistique d'un duo de pointures de leurs domaines respectifs. Les costumes et les décors du film sont en effet l'œuvre du regretté Jean Giraud, alias Moebius, tandis que le design des véhicules est quant à lui supervisé par un certain Syd Mead, principalement connu pour avoir, déjà avec Moebius, donné vie à l'univers de Blade Runner de Ridley Scott. Bien qu'il ne fut pas le premier film à faire apparaître des effets numérique, Tron marqua tout de même une étape-clé dans le développement de la technique au cinéma, accomplissant près de vingt minutes de scènes "retouchées" avec des ordinateurs dont la mémoire vive ne dépassait pas les deux mégaoctets à l'époque.Ces limitations techniques eurent d'ailleurs leur influence sur le développement du film : à l'origine, les "bons programmes" devaient être colorés en jaune, à l'image du design original du personnage de Tron, et les "mauvais programmes" en bleu. Suite à des difficultés techniques sur le tournage, le code couleur fut modifié, les premiers passant du jaune au bleu et les seconds du bleu au rouge. Des traces de la première version du code couleur sont néanmoins encore visibles tout au long du film, notamment dans le choix des couleurs des "lightbikes" des personnages.À sa sortie en salles, l'aspect visuel visionnaire de Tron déstabilisa quelque peu les observateurs et le public. Malgré des critiques dans l'ensemble très élogieuses, notamment sur la densité de l'univers créé par Lisberger et Kushner, Tron sera un échec relatif en salles, ne rapportant que 33 millions de dollars pour un budget initial estimé autour de 17 millions. Cela n'empêcha pas Tron de marquer une partie de sa génération, qui éleva le film au rang de film culte. Dix-huit ans plus tard, toujours sous l'oeil attentif de Lisberger, désormais simplement producteur, l'histoire se réitérera quelque peu avec la sortie de sa suite, Tron l'héritage.L'histoire de Tron : Concepteur génial de jeux vidéo et de programmes informatiques, le jeune Kevin Flynn se fait déposséder de ses inventions par son ex-employeur, Ed Dillinger, patron de la société de communication Encom. Avec l'aide de deux chercheurs, ses anciens collègues, il veut prouver la malhonnêteté de Dillinger. En tentant de piloter le logiciel de contrôle informatique qu'il a créé, il est désintégré par un rayon laser et expédié dans les circuits électroniques. La machine a tout bonnement «avalé» le jeune homme, désormais contraint de lutter contre les programmes et les créations de l'ordinateur dans un monde qu'il a du mal à appréhender au premier abord... Tron est diffusé ce soir à 20h45 sur Disney Cinémagic.