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Pour fêter le 11 novembre, Leonardo DiCaprio brasse des millions pour Martin Scorsese, Dev Patel gagne des millions chez Danny Boyle et Louise Bourgoin tombe amoureuse dans le 13e arrondissement

Le Loup de Wall Street de Martin Scorsese

Synopsis : L’histoire de Jordan Belfort, courtier en Bourse à New York à la fin des années 80. Du rêve américain à l’avidité sans scrupule du monde des affaires, il va passer des portefeuilles d’actions modestes et de la droiture morale aux spectaculaires introductions en Bourse et à une vie de corruption et d’excès. En tant que fondateur de la firme de courtage Stratton Oakmont, son incroyable succès et sa fortune colossale alors qu’il avait à peine plus de vingt ans ont valu à Belfort le surnom de « Loup de Wall Street ».L’argent. Le pouvoir. Les femmes. La drogue. Les tentations étaient là, à portée de main, et les autorités n’avaient aucune prise. Aux yeux de Jordan et de sa meute, la modestie était devenue complètement inutile. Trop n’était jamais assez…Adaptation du livre de Jordan Belfort

L'avis de Première : Guidé par un script stupéfiant de Terence Winter (ancien de la maison Soprano, aujourd’hui show runner de la série Boardwalk Empire) et par l’autobio non moins stupéfiante de l’ex-trader carnassier Jordan Belfort, Scorsese lance DiCaprio dans un one man show cartoonesque délirant, quelque chose comme la séquence culte sous drogue des Affranchis étendue sur près de trois heures. Bien sûr, tout ce petit monde-là, réalisateur inclus, a parfaitement conscience de « faire du Scorsese. » Mais outre qu’on ne risque pas de s’en plaindre, le film fonctionne comme un morceau de bravoure perpétuel, une frénésie de cul, de drogue, de pipes, de bites, d’avidité, d’argent obscène littéralement jeté à la poubelle, de lancers de nains, de partouzes dégénérées au service d’une charge satirique décomplexée contre l’argent roi des 80’s (et d’aujourd’hui) et contre les créatures caligulesques qui sacrifient à son culte obscène. Sans doute parce qu’il est lui-même passé par une période putes, drogues & cinéma à la fin des années 70, Scorsese montre ça avec une espèce d’horreur jubilatoire ou de jubilation horrifique, un doigt sur la gâchette de la morale puritaine, mais le nez dans la poudre et la luxure, un sourire gargantuesque sur le visage. De son côté, après quinze ans de rôles renfrognés, de front plissé et de sourcils froncés, Di Caprio explose sur l’écran dans un rôle d’histrion frénétique, drivant le film non stop, en faisant bien attention à rester continuellement dans le rouge. Alors mieux que les Affranchis ? Aussi bien que Casino ? La question ne se pose pas en ces termes. Là où ces films étaient ouvertement fascinés par leur sujet, amoureux de leurs personnages de gangsters glam, Le Loup de Wall Street se présente comme un jeu de massacre sans retour, sans recours, sans rédemption ni circonstances atténuantes, une sorte d’appel à la haine sociale contre les requins sans foi ni loi qui passent le film (et leurs vies) à s’en mettre partout : plein les poches, plein le pif, plein les yeux, plein le cul. Pas « goodfellas, » « badfellas » : des sales types. Et un vrai grand film.

Bande-annonce : 


Le Loup de Wall Street sera diffusé à 20h50 sur Canal +

 

Slumdog Millionnaire de Danny Boyle

Synopsis : Jamal Malik, 18 ans, orphelin vivant dans les taudis de Mumbai, est sur le point de remporter la somme colossale de 20 millions de roupies lors de la version indienne de l’émission « Qui veut gagner des millions? ». Il n’est plus qu’à une question de la victoire lorsque la police l’arrête sur un soupçon de tricherie. Sommé de justifier ses bonnes réponses, Jamal explique d’où lui viennent ses connaissances et raconte sa vie dans la rue, ses histoires de famille et même celle de cette fille dont il est tombé amoureux et qu’il a perdue. Mais comment ce jeune homme est-il parvenu en finale d’une émission de télévision? La réponse ne fait pas partie du jeu, mais elle est passionnante.

L'avis de Première : Bon, si vous êtes là, c’est que vous cherchez une bonne raison d’aller voir Slumdog Millionaire. On va même vous laisser le choix... A) Parce que le film, s’il peut paraître racoleur au début, trouve une sorte d’efficacité universelle (voir son carton auprès des publics qui l’ont découvert en festival) contre laquelle il est très dur de lutter. B) Parce que Danny Boyle étale à nouveau tout le monde dès qu’il s’agit de livrer une expérience visuelle et sonore complètement dingue (la poursuite dans le bidonville va vous détacher la rétine). C) Parce qu’on dirait un conte de Dickens remixé à Bollywood. D) Parce que c’est tout ça à la fois. Allez, un indice : on vous conseille la réponse D. C’est notre dernier mot.

Bande-annonce :


Slumdog Millionnaire est à (re)découvrir sur France 4 à 20h45.

 

Tirez la langue, Mademoiselle d'Axelle Ropert

Synopsis : Boris et Dimitri sont frères. Ils sont médecins généralistes à Paris, dans le 13ème arrondissement. C’est ensemble et avec passion qu’ils pratiquent leur métier, consacrant tout leur temps à leurs patients.Un jour, ils sont amenés à soigner une petite fille diabétique que sa mère, Judith, élève seule. Ils tombent tous deux amoureux de Judith. Ce coup de foudre commun va bouleverser leur relation en apparence solide.

L'avis de Première : Quatre ans après La Famille Wolberg, Axelle Ropert s’attaque à la comédie romantique de quartier. Celui du 13e arrondissement de Paris, avec ses tours anonymes et moches, ses restos chinois à néons rouges et verts et ses bo bun à toute heure. Circonscrit à quelques rues, le film, dénué de tout cynisme, parle de personnages généreux au sens le plus noble du terme, convoquant des valeurs désuètes comme l’altruisme, la tendresse et le courage, sans être gentillet pour autant. La réalisatrice assume totalement ce côté légèrement démodé mais craint en revanche parfois les scènes à faire, qu’elle a tendance à désamorcer (la déclaration d’amour expédiée à l’hôpital) ou à surécrire (la séquence où le personnage de Louise Bourgoin se change à l’arrière d’un bar avec le bon geste, le bon cadre, la bonne musique, tout ça finissant par se paraphraser et se figer). Un peu plus de spontanéité n’aurait pas nui.

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