Nom de naissance Garnier
Genre Homme
Avis

Biographie

Poète et auteur dramatique français du 16e siècle, Robert Garnier est un grand homme de théâtre. Il a écrit de remarquables tragédies telles Cornélie et Marc Antoine, qui remettent au goût du jour les thèmes de l’antiquité. Les intellectuels de son époque le considéraient comme le successeur d’Étienne Jodelle grâce à ses qualités de dramaturge. Robert Garnier est né vers 1545, à La Ferté-Bernard, en France. Issue de la bourgeoisie, sa famille, plus ou moins fortunée, côtoie d’assez près les nobles du Maine. En 1563, le jeune français devient étudiant à Toulouse et s’inscrit dans la filière du Droit. Très vite, il se lance dans des activités artistiques, notamment l’écriture poétique, qui lui offrent la possibilité de gagner des prix. En 1564, il participe aux très célèbres Jeux Floraux, qui récompensent les meilleurs textes poétiques. Robert Garnier gagne le deuxième Prix, La Violette. Puis, en 1566, le jeune auteur se présente à nouveau à ce concours, où cette fois, il remporte le Premier Prix, L'Églantine. C’est une récompense attribuée aux meilleurs sonnets. Le poète se forge la personnalité à cette époque, il a le cœur à la poésie, mais l’esprit à la juridiction. En effet, en 1567, Robert Garnier obtient le poste d’avocat général du Roi au Parlement de Paris. Ses opinions politiques sont fondées sur le maintien de la royauté. Il considère le pouvoir du roi comme la seule issue vers la prospérité en France, particulièrement face au désordre qui s’installe à cause des guerres de religions. Ces principes, Robert Garnier les fait publier dans l’œuvre l'Hymne de la monarchie, qu’il dédie au magistrat, diplomate et poète appelé Guy du Faur de Pibrac. À cette même période, le jeune auteur fait la connaissance des auteurs de la Pléiade. Toutefois, il ne se focalise pas sur la poésie et se tourne plutôt vers le théâtre, où désormais, il a envie d’apporter sa touche créative. En 1568, Robert Garnier achève et publie Porcie. C’est sa première œuvre théâtrale, une tragédie dont le sujet porte sur les conflits à Rome, dans l’antiquité. Ce thème rappelle étrangement les fameuses guerres de religions. Un an plus tard, Garnier emménage au Mans. Il y exerce plusieurs fonctions dans le cadre administratif et judiciaire. Son titre lui octroie une autorité presque royale avec laquelle il essaye de rétablir la stabilité, alors que l’atmosphère sociale se dégrade. Le juriste français doit faire face aux agitations qui matérialisent les querelles entre les protestants, les ligueurs et les royalistes. En outre, Robert Garnier doit aussi supporter le taux de criminalité qui est particulièrement élevé. Cela ne l’empêche cependant pas de s’unir par les liens du mariage à une poétesse du nom de Françoise Hubert. C’est une période de créativité, où, en plus de continuer à produire ses œuvres, Garnier honore les cercles littéraires de sa présence. Sur le thème de l’antiquité, il publie de nouvelles pièces. En 1573, il présente Hippolyte, suivie de Cornélie, l’année suivante. En 1578, il présente la pièce Marc Antoine. C’est un chef d’œuvre, qui avec Porcie, sera traduit et inspirera fortement le théâtre tragique de l’époque élisabéthaine. Au début des années 1580, il présente d’abord la pièce Antigone. Deux ans plus tard, le dramaturge présente une tragi-comédie intitulée Bradamante, d’après Le Roland furieux, du poète Ludovico Ariostodit L'Arioste. L’année suivante, Robert Garnier achève Les Juives. C’est un splendide manuscrit inscrit parmi les merveilles du patrimoine littéraire français, dans la catégorie dramaturgie. La Cour ne manifestera pas concrètement de reconnaissance pour son œuvre toute entière. Par contre, des auteurs et autres intellectuels s’accordent pour reconnaître que Garnier est le meilleur auteur dramatique contemporain, prenant ainsi la relève d’Étienne Jodelle. Concernant sa vie politique, il entre dans le cercle des plus hauts fonctionnaires de l’État français. En 1586, Robert Garnier est intégré au Grand Conseil du Royaume. Cependant, la situation du pays ne s’améliorant pas, le Roi perd considérablement son autorité et Garnier n’arrive plus à surmonter sa consternation. Il est de plus profondément affecté par la mort de sa femme en 1588. Le poids du deuil contribuant à son exténuation morale, il s’éteint le 20 septembre 1590.