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On n'en fait plus des comme ça.

Au cœur des années 1990, à l'approche de l'an 2000, l'idée de la fin du monde était particulièrement tendance, surtout au cinéma. Le genre du film catastrophe explosait de manière spectaculaire (souvenez-vous de Volcano et du Pic de Dante en 1997), avec en point d'orgue, la crainte planétaire de voir une grosse météorite s'écraser sur notre bonne vieille Terre : en 1998, Michael Bay sauve le monde avec son Armageddon tandis que Mimi Leder le détruit, avec son Deep Impact.

Au XXIe siècle, le genre est devenu la spécialité de Roland Emmerich (avec Le Jour d'après en 2004 et 2012 en 2009). Mais question météorite, hormis quelques Ovnis ici et là (comme Melancholia ou Jusqu'à ce que la fin du monde nous sépare), les théoriciens de l'apocalypse n'ont pas eu grand chose à se mettre sous la dent. Jusqu'à Salvation.


La nouvelle série catastrophe de CBS a débuté la semaine dernière, outre-Atlantique. Et elle renoue totalement avec l'esprit Deep Impact des années 1990 (ce qui excitera les nostalgiques et désolera les autres). L'histoire de Salvation, c'est celle de Liam Cole, un étudiant du MIT au département d'astrophysique, qui étudie les variations dans l'Espace. Un soir, l'un des logiciels de tracking qu'il a mis au point détecte un corps céleste non identifé, qui fonce droit vers la Terre ! Cet astéroïde va la percuter dans moins de six mois, et il est assez gros pour éteindre l'espèce humaine. Liam, accompagné de son idôle, un cool génie milliardaire des nouvelles technologies (un croisement entre Elon Musk et Tony Stark), s'en va immédiatement prévenir le Gouvernement. Mais la Maison Blanche était déjà au courant. Elle cache la tragédie promise au reste du monde, depuis des mois, tout en cherchant un moyen de l'éviter...

C'est donc une bonne grosse production de l'été que CBS a mis sur pied, avec l'aide du producteur Alex Kurtzman (scénariste, notamment, des derniers films Stark Trek) et Juan Carlos Fresnadillo (le réalisateur de 27 Semaines plus tard). Le pilote fait le job et fait monter la pression de la menace de la fin des temps, exactement comme on le souhaitait. Et même s'il est totalement dépourvu de la moindre surprise, il pose parfaitement les bases de l'apocalypse et de l'équipe qui s’efforce de l'empêcher.

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Salvation aurait même (presque) pu être une puissante série dramatique, sur l'inévitable et l'acceptation de la fin. Mais on est sur CBS, pas sur HBO. Pas trop de prise de tête psychologique. A la place, il y une histoire de conspiration gouvernementale alambiquée, destinée à étirer la saison 1 sur 13 épisodes. Et c'est là où le bât blesse : autant, on n'est pas contre passer 2 heures devant un petit Deep Impact, autant, on voit mal comment Salvation peut tenir plus de 10 heures, avec ce seul astéroïde (et encore, on n'évoque même pas une possible saison 2, 3...).

Mais on est prêt à garder l'esprit ouvert, parce qu'un bon mélo catastrophe, au coeur de l'été, nous donne envie de chanter : "I don't want to close my eyes, I don't want to fall asleep 'cause I'd miss you baby, and I don't want to miss a thing..."