Sweet Tooth
Netflix

Sur fond de métaphore touchante autour de l'acceptation de la différence, une aventure post-apocalyptique originale et optimiste.

C'est l'un des genres les plus éculés de la décennie écoulée. Le post-apo est partout. Et d'ailleurs, Netflix a déjà livré son lot de productions se déroulant dans un monde dévasté, où la civilisation s'est effondrée. On pense par exemple à Love and Monsters, très récemment, ou encore à Daybreaken 2019. À chaque fois cette rengaine lancinante d'une humanité en voie d'extinction, éliminée par une menace naturelle sans précédent, et des rares survivants qui s'entraident ou se déchirent.

Évidemment, Sweet Tooth - qui sortira le vendredi 4 juin prochain sur Netflix - parle encore de tout ça, avec ce petit air de déjà-vu inexorable. Il n'empêche, la série tirée des comics DC Vertigo jouit d'une approche résolument nouvelle, dans la forme comme dans le ton. Robert Downey Jr., fier producteur du show avec sa femme Susan, y voit carrément un conte de fées. Il est vrai qu'on a affaire ici à un épopée fantastique décalée, presque désuète, à l'image de la narration de James Brolin en voix-off, qui relate les aventures de Gus, adorable petit garçon de 10 ans, mi-homme mi-cerf, vivant reclus dans la forêt avec son père, tandis que la société s'écroule.



Ici, c'est un virus mortel qui a contaminé toute la population, ne laissant que peu d'immunisés encore debouts. Ces derniers traquent les hybrides qui, comme Gus, sont des créatures étranges mi-humaines, mi-animales. Ces êtres génétiquement différents sont nés au moment où le virus a commencé à se répandre. Alors sont-ils responsables de La Maladie (The Sick en VO) ? Pourquoi l'Homme a-t-il soudainement muté ?

Un peu comme The Stand l'an passé, Sweet Tooth a la chance et le malheur de sortir en plein milieu d'une véritable pandémie. Bien évidemment, on a le COVID qui se promène dans un coin de la tête, quand on entend parler d'un virus à l'origine inconnue, impossible à maîtriser et à la contagiosité ravageuse.

Sweet Tooth
Netflix

Quelque peu anxiogène, mais d'un autre côté, on n'a pas trop de mal à s'identifier à cette histoire, portée avec brio par un bambin bluffant ! L'inconnu Christian Convery, avec sa bouille ornée de cornes et de deux petites oreilles trop mignonnes, incarne un Gus épatant, adorable et attachant. Le duo qu'il forme avec Nonso Anozie, survivor ultime, est d'une justesse réjouissante. Ensemble, ils mènent une grande aventure pleine d'espoir, qui, dans un contexte très dark, réussit à jouer le contre-pied et à insuffler une grosse dose d'optimisme au genre, bien aidés par de superbes visuels qu'on croirait sortis de contes pour enfants. 

A l'arrivée, cette première saison de Sweet Tooth est un récit foisonnant à la poésie bucolique touchante, qui n'hésite pas à mettre en exergue la perversité inhérente à la peur de la différence. Un beau plaidoyer sur l'acceptation, débordant de créativité.