Plus que deux épisodes avant que la saison 2 de Broadchurch n'arrive à son terme. A peu près au même stade, la première saison commençait à révéler sa vérité sur un édifice narratif presque infaillible. Et ici ? Review (attention aux spoilers).
Review de l'épisode 6 de la saison 2 de la série Broadchurch, attention aux spoilers.Sandbrook tient peut-être son meurtrier. A un tiers de la fin de saison, le fameux pendentif, preuve déterminante subtilisée de manière inexplicable et qui avait fait capoter l'enquête d'Alec Hardy (David Tennant), refait parler de lui. Aidée par des effets de manches scénaristiques, la fin de l'épisode désigne un responsable, dont on pouvait déjà déceler les coutures de la culpabilité. Mais il semble ne pas avoir agi seul. Et même si l'on ne peut présager ici de la révélation finale imaginée par Chris Chibnall, ce nouveau twist laisse un goût de trop peu. Mieux intégrée au récit mais pas suffisamment liée aux autres habitants de la ville côtière, l'intrigue Sandbrook pâtit de la caractérisation discontinue et tardive de ses protagonistes, éclipsés par les personnages de la première heure. Cela vaut aussi pour les états d'âme et les failles des avocates des deux parties pour lesquelles l'empathie n'est pas immédiate.Le contraire se produit quand Broadchurch met sa saison 1 à l'épreuve des faits en passant au tamis les déclarations de ses principaux protagonistes. Dans cet épisode 6, c'est Tom Miller qui livre un témoignage poignant à la cour, contraignant Mark Latimer (Andrew Buchan) à faire des aveux sur son couple. Depuis le début de la saison, le procédé est connu, presque immuable, et malgré cela, on espère encore trouver la faille au cœur d'une intrigue qu'on ne connaît que trop bien. Ce n'est pas encore le cas, même si des dommages collatéraux viennent enrichir les drames personnels vécus par les protagonistes. Chris Chibnall a donné une dimension judiciaire à la série pour explorer la culpabilité et le sens des responsabilités de ses personnages, mettant en lumière toute la fragilité d'une communauté à nouveau réunie. Un procédé malin, vecteur d'émotions, qui exploite tous les petits dysfonctionnements de l'enquête menée précédemment par Miller et Hardy, mais qui réserve encore sa finalité. A l'image, on étire les plans et la caméra prend de la distance pour mieux mettre en scène les tragédies qui se jouent autour. C'est beau, souvent poignant (avec une Olivia Colman qui prend le dessus à chaque scène), mais le mystère manque de relief.Jonathan Blanchet
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