The Whale
Filmdepot

Le dernier Darren Aronofsky est une oeuvre bizarre, qui ne supporte pas sa double nature de film à Oscars et de trip expérimental. Une curiosité à (re)voir à présent en VOD, DVD et blu-ray.

The Whale a offert en début d'année l'Oscar du meilleur acteur à Brendan Fraser. "C'est donc ça qu'on appelle le Multivers ?", s'est exclamé ce dernier dans son discours, touché par la reconnaissance de ses pairs. Une récompense méritée, qui a fait autant plaisir au comédien qu'à ses fans, attristés de le voir sombrer dans la dépression et disparaître des radars après le succès de La Momie.

Ce come-back, suivi avec émotion en parallèle de celui de Ke Huy-Quan, récompensé lui dans la catégorie meilleur second rôle masculin pour Everything Everywhere All at Once, a fait du bruit, mais que reste-t-il du film, quelques mois après le "buzz" ? Alors qu'il vient d'arriver dans nos salons, notamment en VOD sur Première Max, voici la critique de Première.

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Peut-on voir The Whale autrement que comme le mélo bouleversant à Oscars qu'il affirme être ? Peut-il être autre chose, en fait ? Pas vraiment...

Voilà donc un acteur livrant une performance labélisée définitive dans un huis clos littéraire et larmoyant, adapté d'une pièce de théâtre racontant le crépuscule d'un prof de lettre obèse se tuant à coups de junk food dans son appart... et le problème, c'est que tout ce petit bricolage, censé être authentiquement chialant, se voit autant que la « fat suit » (façon Ben Stiller à la fin de Dodgeball, rappelez-vous) portée par notre Brendan Fraser adoré.

Bien sûr, il n'y a rien à redire sur sa performance -sur son charme, son humour et son regard tragique- ou sur celle de la géniale Hong Chau (mais si : vous l'avez adorée dans The Menu ou la série Watchmen) qui incarne son infirmière. Il est obèse, suicidaire et adorable ; elle est frêle et grande gueule ; l'alliance des deux est formidable et c'est la seule chose véritablement, authentiquement solide du film, vaincu par son écartèlement entre son aspect hyper académique et ses visions morbides bien typiques d'Aronofsky.

Des visions encore plus fortes que dans The Wrestler, son précédent chasseur de trophées, mais qui donnent quand même l'impression que le réalisateur de Requiem for a Dream et Black Swan semble avoir désormais bien du mal (témoin l'épuisant Mother!) à porter à l'écran tout son mojo de cinéma qui l'anime.

Voici la bande-annonce de The Whale :