Que la fête commence
CIC

Trois monstres du cinéma français sont réunis dans cette farce historique qui frôle la démence.

Alors qu'une rétrospective consacrée à Bertrand Tavernier sera mise en ligne le lundi 1er mars sur Netflix, l'un de ses films cultes, Que la fête commence, reviendra ce dimanche sur C8. Retour sur ce drôle de long métrage au casting 5 étoiles.

Royaume de France, 1719. Le roi Louis XV étant mineur, la régence est assurée par son grand-oncle Philippe d’Orléans. Au pouvoir depuis quatre ans, ce débauché notoire, entouré de prostituées et de jouisseurs et conseillé par l’abbé Dubois, manipulateur ambitieux, doit affronter une révolte fomentée par le marquis de Pontcallec, nobliau ruiné de Bretagne. Voici le décor et les principaux protagonistes de Que la fête commence…, fresque historique délirante (mais à la véracité attestée) de Bertrand Tavernier, qui réunit en 1975 trois des plus grands acteurs français : Philippe Noiret (le duc d’Orléans), Jean Rochefort (l’abbé Dubois) et Jean-Pierre Marielle (le marquis de Pontcallec), 20 ans avant Les Grands Ducs de Patrice Leconte.

 

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Après L’Horloger de Saint-Paul, Tavernier frappe fort pour son deuxième film, grande opération de dépoussiérage du film en costumes qui rafle quatre César en 1976. Avec sa caméra mobile, la multiplication des intrigues, ses dialogues au cordeau et la verve de ses personnages, il met en scène une farce bouillonnante dans une France décadente où la poésie le dispute à l’absurde dans des bacchanales dont la dépravation ferait rougir la bonne société d’aujourd’hui. C’est la France d’après la grandeur du Roi Soleil, qui s’endort dans la mollesse irresponsable du libertinage alors que le pays tremble et que la crise des finances publiques menace le régime - les critiques de l’époque y voyaient un commentaire acerbe sur la France de l’après-gaullisme… Si le film se passe 70 ans avant la Révolution, il en annonce en tous cas les bouleversements avec une insistance qui montre la volonté de l'ex critique passionné de mettre un grand coup de pied dans la fourmilière du cinéma français.

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