Scorsese
Abaca

Le réalisateur regrette que le business prenne le pas sur la dimension artistique du cinéma.

Les prises de paroles de Martin Scorsese sur l’état du 7e art sont toujours précieuses. Trois ans après, on commence encore sa fameuse sortie sur les films de super-héros, qui selon lui relèvent plus du parc d’attraction que du cinéma. Il y a quelques jours, il en a remis une couche en s’attaquant plus globalement à la dictature du box-office, et son effet néfaste sur la création.

C’est en public, lors du New York Film Festival, que Marty a détaillé sa pensée (via Indiewire) :

"Le cinéma est dévalué, diminué, rabaissé de toutes parts, pas nécessairement en tant que business mais certainement en tant qu’art. Depuis les années 1980, on se concentre sur les chiffres. C’est assez répulsif. Le coût d’un film est une chose. On comprend que si un film a un coûté une certaine somme, ils attendent au minimum de récupérer leur investissement, voir de dégager un bénéfice. Aujourd’hui on met l’accent sur les chiffres, le coût, le week-end de lancement, combien ça a rapporté aux Etats-Unis, combien ça a rapporté en Angleterre, combien ça a rapporté en Asie, dans le monde entier, combien de personnes l’ont vu…"

Le film d'horreur Pearl a traumatisé Martin Scorsese : "Mais je ne pouvais pas arrêter de regarder !"

Et pour Martin Scorsese, cette obsession est aussi dangereuse qu’irritante : "En tant que cinéaste, et personne qui ne peut imaginer la vie sans le cinéma, je trouve toujours ça vraiment insultant. J’ai toujours su que de telles considérations n’avaient pas leur place au New York Film Festival, et la clé c’est qu’ici il n’y pas de prix à recevoir. Il ne s’agit pas de compétition, mais simplement d’amour du cinéma."

Le réalisateur, qui fêtera ses 80 ans en novembre prochain, a déjà en quelque sorte tiré les leçons de son constat, puisque son dernier a être sorti en salle, Silence, remonte à 2016. Et la presse n’avait pas manqué de le qualifier de "gros flop" avec ses 23 millions de dollars de recettes mondiale pour un budget de estimé entre 40 et 50 millions. Martin Scorsese a sorti son dernier film, The Irishman, sur Netflix, et le prochain, Killers of the Flower Moon, sortira sur Apple TV+. Il travaillerait par ailleurs sur un autre projet avec Leonardo DiCaprio, adapté d’une roman de pirates à paraitre, également pour Apple. Enfin, il réalisera les deux premiers épisodes d’une série dérivée de Gangs of New York.

 

Une série Gangs of New York en préparation : Martin Scorsese réalisera les deux premiers épisodes