Coralie Fargeat revient sur le tournage dantesque de son film de genre avec Demi Moore et Margaret Qualley.
Sensation du dernier Festival de Cannes, The Substance a électrisé les spectateurs. Film de body-horror totalement barré, où Demi Moore partage l'affiche avec Margaret Qualley et Dennis Quaid, il sortira en France le 6 novembre prochain. Alors qu'il est déjà sur les écrans aux Etats-Unis, sa réalisatrice, la française Coralie Fargeat est revenue sur son tournage dantesque dans EW, en avouant notamment avoir dû utiliser une quantité industrielle de faux sang. Pas moins de 130 000 litres... pour une seule scène.
"Il faut prendre le temps de se recentrer sur soi-même et de digérer le film, pour que de nouvelles idées et de nouveaux désirs puissent prendre forme", explique-t-elle à propos du processus de création de ce film qui a duré plusieurs années.
Elle met en scène Demi Moore dans le rôle d'Elisabeth Sparkle, une actrice vieillissante dont la carrière à la télé prend fin de manière violente lorsqu'elle est emplacée par une jeune femme plus jeune. Son éviction pousse Elisabeth à s'injecter un médicament expérimental qui fait sortir Sue (Margaret Qualley), une version identique (bien que beaucoup plus jeune) d'elle-même, de la colonne vertébrale ensanglantée d'Elisabeth.
"J'ai reçu de nombreuses offres pour réaliser des scénarios que je n'avais pas écrits, raconte aussi la réalisatrice. Je me suis posé des questions. Qu'est-ce qui me semble bon pour moi ? Je voulais toujours créer mon propre chemin. Je voulais continuer à façonner mes univers et mes histoires, et faire ce que j'ai commencé à faire avec Revenge (son premier film, NDLR) : créer mes films comme personne d'autre ne pouvait les faire. Ce chemin, en fin de compte, s'est forgé à travers une mer de sang, alors que le film aborde des sujets inconfortables, de la haine de soi et des normes de beauté néfastes à l'âgisme non seulement à Hollywood mais dans la culture en général."
The Substance est caractérisé par l'utilisation quasi frénétique de sang. Alors que sa réalisatrice raconte avoir dû insister pour ne pas utiliser des images de synthèse (moins chères et moins complexes à faire), l'idée était de confronter le public à une réalité tangible :
"Ce n'était pas une option pour moi, car je savais que la scène devait être énorme", dit-elle à propos d'une séquence en particulier, dont le tournage a pris près de trois semaines et a nécessité la construction d'un théâtre entier dans un studio d'enregistrement. Sur le plan logistique, nous avons fait face à tous les défis et à la pression du sang, à la quantité de sang, sa fabrication, sa couleur... Je crois qu'il y avait 36 000 gallons de sang, en tout. "
Un parti pris gagnant pour Coralie Fargeat qui a remporté le prix du scénario à Cannes et dont la sortie française, le 6 novembre, s'annonce en grande pompe.
Voici la bande-annonce :
Féminisme, horreur et violence, le retour du body-horreur féminin à Cannes avec The Substance
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