Sony Pictures / Curiosa Films / Capture Ecran

Auteuil a raté son coup avec cette adaptation fade de la pièce à succès de Florian Zeller, L’envers du décor.

En avril 2018, peu après avoir été nommé aux César pour Le Brio, Daniel Auteuil était de retour en tant qu’acteur et réalisateur pour Amoureux de ma femme, l'adaptation d'une pièce de théâtre réussie de Florian Zeller (qui a cartonné aux derniers Oscars grâce à son film The Father, avec Anthony Hopkins).

Pour cette comédie diffusée pour la première fois en clair ce soir, sur France 3 (et suivie de M, de Sara Forestier), Auteuil s'est entouré de Sandrine Kiberlain et de Gérard Depardieu. Ces pontes du cinéma français sont accompagnés d'Adriana Ugarte, une actrice espagnole dirigée en 2015 par Pedro Almodóvar dans Julieta

 

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Le pitch ? Daniel (Daniel Auteuil) est très amoureux de sa femme (Sandrine Kiberlain), mais il a beaucoup d'imagination et un meilleur ami (Gérard Depardieu) parfois encombrant. Lorsque celui-ci insiste pour un diner "entre couples" afin de lui présenter sa toute nouvelle, et très belle, amie (Adriana Urgarte), Daniel se retrouve coincé entre son épouse qui le connaît par cœur et des rêves qui le surprennent lui-même.

Malheureusement, malgré ce casting alléchant, le film fut une déception pour la rédaction de Première. Voici notre critique : Daniel Auteuil-Gérard Depardieu-Sandrine Kiberlain : une affiche pour le moins excitante qui ne fait au final qu’ajouter à la déception ressentie devant cette adaptation de la pièce de Florian Zeller, L’envers du décor. Soit l’histoire d’un homme très épris de sa femme donc qui reçoit « entre couples » son meilleur ami venu lui présenter sa nouvelle et très jeune compagne. Et ce dîner à quatre va se révéler une source d’inspiration infinie de fantasmes autour de cette jeune femme aux formes avenantes. Cinq ans après la fameuse trilogie Marius-Fanny-César de Pagnol interrompue aux deux tiers, Daniel Auteuil repasse donc derrière la caméra tout en reprenant ce rôle du mari amoureux qu’il a créé sur scène. Mais très vite on comprend que le ping-pong qui pouvait se révéler efficace au théâtre patine ici douloureusement. Le récit manque de fluidité, les scènes de « rêve » semblent comme posées artificiellement et grossièrement. Et jamais on ne se départit de cette impression de théâtre (mal) filmé. L’interprétation s’y révèle à l’avenant comme si tout le monde s’était mis en pilote automatique pour sauver instinctivement sa peau dans ce divertissement sans rythme et propre aux sorties de route. Y compris dans le traitement réservé aux femmes qui, à force de maladresses, flirte involontairement mais dangereusement avec la goujaterie. Épatant voilà quelques mois dans Le brio qui lui avait valu à juste titre sa première nomination aux César depuis 13 ans, Daniel Auteuil confirme que la place du réalisateur n’est vraiment pas celle qui lui convient le mieux.


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