La date : mercredi 16 et jeudi 17 septembre Mercredi, c’est marathon. Réveil en compagnie de Natalie Portman devant Love and Other Impossible Pursuits, de Don Roos. Le titre le plus nul du festival, déjà, et certainement un des moins bons films qu’on y ait vus. Du cinéma très, très désagréable, peuplé de personnages auxquels il est impossible de s’attacher (un exploit quand on a Natalie Portman dans son film), envahi par une bande son qui donne envie de se suicider au Nutella. Vilain. On remonte la pente avec The Joneses, un Truman Show consumériste assez malin dans lequel David Duchovny, Demi Moore, Amber Heard et Ben Hollingsworth forment une famille en apparence parfaite… sauf qu’il n’ont aucun lien de parenté et servent de publicités vivantes à une société implantant de nouveaux produits dans une communauté huppée. L’idée est meilleure que le film mais le résultat fonctionne tranquillement, surtout grâce à Duchovny, en forme olympique. Changement radical avec Valhalla Rising, le nouveau Nicolas Winding Refn, auteur de la trilogie Pusher et du récent Bronson. Le dément Mads Mikkelsen y incarne One Eye, un guerrier muet dont le périple, jonché de violence, va l’emmener jusqu’au nouveau monde. L’idée de cette épopée Viking nous faisait saliver comme jamais. Après avoir souffert pendant une heure trente d’errances dans des montagnes brumeuses, sans but ni propos, on ne retient que le regard intense de l’acteur et la bande son hantée d’un film dont la puissance primale se transforme vite en ennui primitif. Pour finir la journée, direction l’Elgin Theatre où Werner Herzog présente son deuxième film du festival, My Son, My Son, What Have Ye Done. Produit par David Lynch, ce drame absurde où un fou (Michael Shannon) joue avec les forces de police faisant barrage devant chez lui – il est fortement soupçonné d’avoir empalé sa mère -, part dans tous les sens sans jamais retomber sur ses pattes. On a l’impression d’assister à une suite de scènes bâclées sans queue ni tête, dont la démence arrache parfois quelques rires… Si vous avez la patience de tenir jusqu’au bout. Le lendemain, projection aux aurores de Whip It, la première réalisation de Drew Barrymore, qui a choisi de raconter l’histoire de Bliss Cavendar, une jeune fille que sa mère destine aux concours de beauté alors qu’elle ne rêve que d’une chose : devenir une pro du Roller Derby, un sport de contact underground où des filles s’en mettent plein la tête sur des patins à roulettes. On a beau connaître l’histoire par cœur, Barrymore la narre avec une telle sincérité et un tel enthousiasme qu’on ne peut que baisser les armes et se laisser gagner par Whip It. Le cast, parfait (Ellen Page, Kristen Wiig, Juliette Lewis…), et une bande son à en perdre son patin finissent de nous mettre à genoux. Vu in extremis avant de reprendre l’avion pour Paris, le film suédois The Ape s’est permis de nous achever avant de partir. Clairement influencé par les frères Dardenne, Jesper Ganslandt suit un homme (Olle Sarri, le Edward Norton suédois) caméra à l’épaule, en train de suffoquer dans sa propre vie, avançant comme une cocotte minute prête à exploser. La question est évidemment de savoir pourquoi, et lorsque la réponse tombe, il est trop tard pour ne pas se prendre une énorme claque. Une expérience fiévreuse, à vivre absolument sans rien savoir de l’intrigue. Pas de compétition à Toronto, mais des prix du public attribués dans les différentes sections. Grand vainqueur: Precious, de Lee Daniels, qui sort en France début 2010 et suit le calvaire d’une adolescente obèse enceinte de son père pour la seconde fois. The Topp Twins, sur le plus célèbre groupe de country lesbien néo-zélandais, repart avec le prix du documentaire, tandis que notre chouchou The Loved Ones a été élu meilleur film de la section Midnight Madness. Le happening du jour : On laissera le mot de la fin à Terry Gilliam, croisé sur le patio de l’Hotel Intercontinental : « Il n’y a rien de plus important que l’imagination. J’emmerde tout le reste. » Merci, à l’année prochaine ? Mathieu CarratierToronto Day 1Toronto Day 2Toronto Day 3Toronto Day 4Toronto Day 5
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