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Grosse surprise ce matin lors de l'annonce des films sélectionnés pour le 67ème festival de Cannes : aucune mention de Welcome to New York, d'Abel Ferrara. Tout le monde attendait le long-métrage dédié à l'affaire DSK à Cannes sur la croisette. Notamment parce que son arrestation s'était déroulée en mai 2011, alors que le festival battait son plein. L'arrestation de Dominique Strauss-Kahn à New York avait même complètement éclipsé le déroulement du festival : les stars et les journalistes ne parlaient plus que de ça. De nombreux projets cinématographiques (et télévisés) avaient alors été imaginés, et c'est celui d'Abel Ferrara qui a abouti le plus rapidement. Tourné au printemps dernier, son film a surtout fait beaucoup de bruit en mai, lors de la mise en ligne d'une première vidéo assez hot (qui a été retirée du web depuis, mais qu'importe, le buzz a fonctionné... en plein festival de Cannes 2013, tiens tiens).Officiellement, le projet n'est pas un biopic de l'homme politique, le réalisateur de Bad Lieutenant ayant pris bien soin de préciser qu'il s'était inspiré de plusieurs personnes de pouvoir pour l'intrigue. Il a tout de même casté des comédiens ressemblant physiquement à DSK (Gérard Depardieu) et Anne Sinclair (Jacqueline Bisset, qui a elle aussi répété qu'elle incarnait un personnage de fiction), basé son histoire dans la ville de l'affaire du Sofitel et insisté sur l'appétit sexuel de son "héros". Un cocktail explosif qui aurait pu faire sensation à Cannes.Ce matin à l'issue de la conférence de presse où le film de Ferrara n'avait pas été mentionné, un journaliste a donc demandé à Thierry Frémaux pourquoi le projet en question n'avait pas été sélectionné. Sa réponse ? "Nous avons comme tradition de ne parler que des films qu'on montre, donc je ne vais pas parler du film d'Abel Ferrara". Pourquoi le sélectionneur s'est-il retranché derrière une excuse aussi officielle ? Doit-on comprendre que le film serait trop mauvais pour être montré aux festivaliers ? Ou alors, comme le suggérait le journaliste, que son mode de diffusion (on a parlé d'une exploitation directe en VOD) l'aurait privé d'une présentation cannoise ? Encore plus étrange, Vincent Maraval, le fondateur de Wild Bunch la société qui distribuera Welcome To New York, a lancé une batterie de tweets surprenants (parfois provocateurs et/ou limites) dont un qui indiquait que le film serait projeté à l'ACID, une sélection parallèle du festival de Cannes dédiée aux films indépendants :