Ubisoft

Le directeur créatif nous dévoile les inspirations ciné du jeu d'Ubisoft.

Assassin's Creed Origins, nouveau volet de la célèbre franchise vidéoludique, s'attaque cette fois à l'Égypte ancienne. Le scénario revient aux origines de la Confrérie des Assassins et se déroule en l'an 47 avant JC. Jean Guesdon, directeur créatif chez Ubisoft, détaille pour Première les films et séries qui ont inspiré le jeu.

Cléopâtre (1963)
On s'est servi du film de Joseph L. Mankiewicz avec Elisabeth Taylor comme d'une première référence. Les historiens qui nous conseillent nous ont vite montré ses limites et à quel point il s'agit en fait d'un fantasme et d'un cliché de l'occident des années 60, mais ça nous donnait une bonne base de départ par rapport à l'ambition du jeu, ce côté grand péplum.

Rome (2005-2007)
Ce qui nous a intéressé dans cette série est l'aspect romain, qu'on explore également dans Assassin's Creed Origins. On s'est inspiré des intrigues de cour, ce sentiment permanent de secret, de mystère, de conspiration. Même si dans Rome ils sont allés un peu loin, notamment avec une Cléopâtre droguée !

La Momie (1999)
Comme avec Exodus : Gods and Kings de Ridley Scott, on y a trouvé un sentiment de démesure qui a alimenté la vision du jeu, une sorte grande fable lumineuse et poussiéreuse. Mais il a fallu fixer des limites. Le pendant fantastique de l'Égypte ancienne, avec des momies en marche et de la magie ne pouvait pas coller avec ce qu'on voulait faire. La manière de traiter l'Histoire dans la franchise Assassin's Creed est assez réaliste. C'est quelque chose qu'il a fallu expliquer aux équipes dès le départ : à l'époque la religion était très présente mais il n'y avait pas de magie, du moins pas plus qu'aujourd'hui. On voulait garder le mystère de cette époque et l'excitation enfantine qu'on a tous en pensant à l'Égypte, tout en montrant que ces gens étaient des humains totalement normaux.

Gladiator (2000) et Ben-Hur (1960)
Gladiator nous a évidemment plus inspiré pour le côté romain, qui fait partie intégrante du fantasme de ce qu'était l'antiquité. La présence des Romains était très importante pour nous. On allait chercher dans le film de Ridley Scott ces émotions, ces références auxquelles les joueurs sont accrochés, même si ce n'est pas forcément historiquement réaliste. C'est pour ça qu'à Cyrène, on a placé une grosse arène de gladiateurs - ce qui nous permettait aussi de mettre en avant notre nouveau système de combat. Et puis à Alexandrie on s'est aperçu qu'il y avait à l'époque un grand hippodrome. Ne pas en profiter pour utiliser la fantasie autour de Ben-Hur aurait été une occasion manquée. Ça fait rêver et ça nous semblait formidable côté gameplay et expérience de jeu. On monte dans les tours en termes d'adrénaline.

Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre (2002)
Je ne sais même plus s'il y a au final une allusion au film mais je sais qu'on en a parlé ! Dans le flot de la production, je n'ai pas suivi le dossier de près. Après, comme c'est du pur plaisir de référence, on risque vite de tomber dans la déconnade et ce n'est pas ce qu'on recherchait. Dans le genre, il y avait évidemment le Alexandrie, Alexandra de Claude François ou le nez cassé du Sphinx d'Astérix. Ces choses doivent rester anecdotiques

Indiana Jones (1981)
L'un des grands axes de développement du jeu est l'exploration, la découverte, cette curiosité qui nous fait passer la prochaine dune parce qu'il s'y trouve peut-être une tombe cachée. On voulait apporter au joueur ce sentiment d'être Indiana Jones à qui il arrive des tas d'aventures avant de découvrir un lieu oublié depuis longtemps. On joue pleinement avec cette fantaisie du chasseur de trésors archéologiques. C'est l'aventure avec un grand A, on en revient toujours à Indiana Jones. Le côté historique est vraiment important mais on s'adresse à un public d'aujourd'hui, et notre travail est de marier les deux.

Assassin's Creed Origins, disponible sur PS4, Xbox One et PC.