Nom de naissance Zorrilla y Moral
Genre Homme
Avis

Biographie

José Zorrilla y Moral est un poète et dramaturge. Il est éduqué à Madrid, au Royal Séminaire des Nobles, tenu par les jésuites. Il étudie ensuite le droit à Tolède, puis à Valladolid. Il abandonne vite ces études pour se tourner vers la littérature. Mais ce virage déplaît à son père Don José Zorrilla Caballero, un homme au caractère rigide, ultra-conservateur, qui fut nommé superintendant de la Police par Calomarde, le sinistre ministre de Ferdinand VII. Le conflit entre eux ne s’apaisera jamais et Zorrilla souffrira profondément de ce différend. pagebreakA Madrid, où il s’enfuit en 1836, il fréquente les écrivains, les artistes et les journalistes. A l’enterrement de Mariano José de Larra, qui s’est suicidé par désespoir d’amour, le 13 février 1837, il lit un poème qui lui procure d’emblée une renommée. A la fin de cette même année, il publie son premier recueil de poésies. Trois ans plus tard, sept autres tomes de poésies voient le jour. Mais le succès qu’il connaît désormais ne lui assure pourtant pas l’aisance matérielle qu’il recherche. Et son mariage qu’il contracte, en 1839, avec une femme veuve, n’est pas heureux.Après Vivir loco y morir mas (1836), une pièce en deux actes, qui ne fut jamais représentée, il écrit avec Antonio García Gutiérrez un drame historique, Juan Dándolo en 1839. Mais ce premier drame est un échec. El Zapatero y el rey (1840-1841), qui évoque dans un esprit absolutiste et réactionnaire le Roi Don Pèdre Ier de Castille, dit le Cruel, présenté comme le roi Justicier, est en revanche un triomphe. Outre diverses imitations, ou refontes de comedias du Siècle d’Or, il continue d’écrire de très nombreuses pièces de théâtre (Sancho García, El puñal del godo, El Caballo del rey don Sancho...), avant l’apparition sur scène de Don Juan Tenorio (1844). En 1849, le drame intitulé Traidor, inconfeso y mártir lui procure un nouveau et ultime triomphe comme auteur dramatique.pagebreakA Paris, où il vient pour la seconde fois en 1851, il rencontre Victor Hugo, Théophile Gautier, Musset, et fréquente surtout George Sand. C’est là qu’il publie, en 1852, un grand poème historique, Granada, qu’il n’achévera jamais. Séparé de sa femme, il s’installe à Mexico. Soupçonné de conspiration par Juárez, protégé de l’Empereur Maximilien, il continue de mener, malgré sa popularité comme poète, une existence instable et précaire. De retour en Espagne, en 1866, il y est reçu avec enthousiasme par ses admirateurs, qui organisent divers hommages en son honneur. Après la mort de son épouse, il se remarie en 1869. Ses difficultés financières sont toujours importantes. En 1877, l’opéra qu’il avait composé à partir de Don Juan Tenorio, mis en musique par Nicolas Manent, représenté au Teatro de la Zarzuela, ne reste que huit jours à l’affiche. En 1855, il prend possession de son fauteuil à la Real Academia española, où il avait été élu en 1848. La cérémonie est une apothéose. En 1888, Zorrilla publie trois nouveaux recueils. Dans ces œuvres poétiques, extrêmement diverses et abondantes, mais de qualité inégale, il faut faire une place à part aux compositions d’inspiration historique ou légendaire, qui obtiennent un franc succès et où Zorrilla donna le meilleur de son talent : A buen juez, mejor testigo ; El Capitán Montoya ; Los Cantos del trovador (recueil de six légendes dont Margarita la tornera, légende mariale, où l’on voit la Vierge Marie prendre la place d’une moniale qui s’est enfuie de son couvent) ; Un testigo de bronce...pagebreakLe 22 juin 1889, couronné poète national, Zorrilla reçoit à Grenade un hommage magistral. Il vit les dernières années de sa vie dans un modeste appartement de Madrid et meurt le 23 janvier 1893.