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Hier était présentée au festival Lillois, la minisérie Thanksgiving soit 3 épisodes réalisés par Nicolas Saada et scénarisés par Anne-Louise Trividic

Drôle d’objet télévisuel que Thanksgiving, qu’il faudrait avant tout à envisager comme un exercice de style extrêmement bien maîtrisé plus que comme une série à proprement parler.  
Improbable rencontre entre Bergman et John Le Carré, la série est succession de fausses pistes qui peuvent facilement dérouter le spectateur, mais pour au final réussir à le charmer au point qu’à l’issue des 3 épisodes, on aimerait continuer à suivre la relation entre Vincent (Grégoire Colin) et la femme avec laquelle il vit  depuis 20 ans,  
Louise (Evelyne Brochu).

La série débute sur une banale histoire de couple en crise mâtiné de soupçon, pour soudain bifurquer sur une histoire d’espionnage qui implique autant le mari que la femme. La paranoïa de l’adultère se télescopant  soudainement  avec celle du monde des espions avec pour point commun la  manipulation des sentiments. Très belle idée...

Le réalisateur d’Espion(s) et de Taj Mahal maîtrise bien  son  / ses  sujet (s) et emporte la mise par une  maitrise de la mise en scène sobre et toute en délicatesse. On retiendra d’ailleurs, la scène finale qui ne manque pas d’ironie et lorgne vers les meilleures d’Hitchcock 

Mais malheureusement,  il faut bien avouer que le format minisérie est assez mal adapté à cette histoire. Le charme opère, mais reste le sentiment de frustration.
Thanksgiving est soit trop longue pour être un très bon film soit trop courte pour une série passionnante.