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Exclu - L'acteur Tony Goldwyn nous parle de la nouvelle saison de Scandal et de ses rapports au quotidien, avec Shonda Rhimes.

Après huit mois de pause - dus à la grossesse de Kerry Washington - Scandal va enfin faire son retour à la télé américaine, ce jeudi, pour une sixième saison très "présidentielle". Alors Mellie va-t-elle succéder à Fitz à la Maison Blanche ? Nous avons rencontré l'acteur Tony Goldwyn, il y a quelques semaines (avant l'élection de Donald Trump, précisons-le). L'interprète du Président Grant nous parle de l'avenir de son personnage et de son travail au quotidien avec l'omniprésente créatrice à succès de Scandal, Shonda Rhimes.


Que pouvez-vous révéler sur le début de la saison 6 ?
Tony Goldwyn : On va rentrer très largement dans l'élection. Car on a cette élection, parallèle à la vraie élection américaine. On sait que Mellie est la candidate des Républicains et très rapidement, on va voir ce que ça va donner. Qui va devenir Président des Etats-Unis... Ce sera un peu fou et aussi dingue que ce qu'on a l'habitude de voir dans Scandal. Mais peut-être pas aussi dingue que la vraie élection...

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Pensez-vous que Fitz sera content de ne plus être Président des Etats-Unis ?
Ce sera une libération pour lui de quitter la Maison Blanche. Parce qu'être Président, ce n'était pas le rêve de sa vie. Il a voulu faire le meilleur travail possible, avoir un impact sur la vie des gens, mais il s'est retrouvé oppressé par sa fonction. C'est un job aussi formidable qu'horrible. Comme il le dit souvent, Fitz s'est retrouvé en cage. Être Président, c'est un peu comme vivre dans un bocal. Alors il sera sûrement ravi de le quitter. Mais pour l'instant, je ne sais pas ce que Shonda a en tête pour lui, après...

Qu'est-ce que vous voudriez le voir faire après avoir passé la main ?
J'ai toujours imaginé qu'il ferait un peu ce que Bill Clinton a fait avec sa fondation, ou Jimmy Carter avec son centre. Rester impliqué dans la vie des gens, en utilisant ses connexions d'ex-Président, pour pouvoir vraiment changer le monde positivement, sans avoir à traité avec l'horreur de la politique américaine.

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Comment vous travaillez au quotidien avec Shonda Rhimes ? Vous pouvez intervenir ? Changer des choses dans les scripts ?
Jamais ! Je ne dis jamais à Shonda que je veux changer quelque chose dans son texte. C'est comme ça avec certains auteurs. Un peu comme on ne change pas le texte d'une pièce de théâtre, je respecte trop son travail. Après, s'il y a quelque chose que je ne comprends pas, qui ne fait pas sens pour moi, qui ne me paraît pas logique, alors on peut en discuter et faire quelques retouches. Mais pas en ce qui concerne les évolutions des personnages ou leur façon de parler. Je ne dirai jamais à Shonda que j'imagine plutôt Fitz faire comme ci ou comme ça. Et quand vraiment ça me choque, je lui fais un mail. A chaque fois, elle me répond avec une longue explication de ce qu'elle a en tête. La plupart du temps, cela m'aide vraiment. Je lui fais confiance.

Vous avez donc une confiance aveugle en Shonda Rhimes ?
Dès le départ, elle a imposé une règle très précise : 'Cette série, c'est comme une musique que j'aurais composé. À partir du moment où vous entrez sur le plateau, j'ai besoin que vous disiez exactement ce que j'ai écrit.' Si quelque chose nous dérange dans le script, on peut en discuter avant, avoir des explications. Mais au moment où on tourne, on ne fait plus que ce qu'elle a écrit. C'est un deal qu'on a avec elle. On est tous d'accord avec ce fonctionnement. Et plus je travaille avec elle, plus je me rends compte qu'à chaque fois où j'ai eu des doutes sur un script, c'est elle qui avait raison. 99% du temps ! Je crois qu'elle est plus intelligente que moi, alors je lui donne ce qu'elle demande (il rigole).

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Vous avez le sentiment de faire partie d'un orchestre où chacun joue sa partition ?
En terme de rythme, certainement. Scandal est clairement une série où le rythme est très particulier. C'est Shonda, qui nous a demandé de parler vite. Dès le départ, elle nous a dit : 'Ce show est rapide, plus rapide que la vraie vie. Vous devez parler vite'. D'habitude, les acteurs aiment laisser des blancs, pour que le moment s'installe. Mais pas dans Scandal. Jamais. D'ailleurs, pendant la saison 1, elle nous envoyait des mails depuis la salle de montage en se plaignant qu'on ne parlait pas assez vite ! C'est le rythme très particulier de la partition qu'elle a écrite. Elle se joue en accéléré. Sauf quand Olivia et Fitz sont ensemble. Alors là, le rythme ralentit et la série prend son temps...

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Comme chaque année, vous avez dirigé un épisode de la saison 6 (le sixième). Est-ce que ça change votre approche de la série, du rôle ?
Être réalisateur, ça donne une autre perspective sur le métier d'acteur. J'ai commencé la réalisation il y a 15 ans maintenant. Je crois que ça m'a donné une vision plus large du processus narratif. Et puis j'ai pu travailler avec plein d'acteurs de talent, et ça m'a donné une autre perspective sur mon propre travail d'acteur. Aujourd'hui, quand je réalise un épisode de Scandal dans lequel je joue, c'est surtout très agréable de pouvoir diriger mes camarades. Parce qu'ils me font confiance. On est un peu une famille. Et c'est sympa de pouvoir leur montrer la voie à suivre.

La saison 6 de Scandal sera lancée ce jeudi 26 janvier 2017, sur ABC. En France, la série est diffusée sur Canal + Séries.