Avec une sélection de 52 sketchs extraits de la série, M6 consacre ce soir dès 22h30 une soirée spéciale aux dix ans de la création de Caméra Café. Bruno Solo revient avec Télé 7 jours sur cette aventure télévisuelle.

Avec une sélection de 52 sketchs extraits de la série, M6 consacre ce soir dès 22h30 une soirée spéciale aux dix ans de la création de Caméra Café. Bruno Solo revient avec Télé 7 jours sur cette aventure télévisuelle.Le premier épisode de Caméra Café a été programmé sur M6 en septembre 2001. Quels souvenirs gardez-vous de cette diffusion ?Je me souviens de ce 8 septembre 2001. Trois jours après se déroulaient les attentats à New York… Suivis de l’explosion de l’usine AZF à Toulouse ! Face à l’ampleur de la couverture médiatique de ces deux événements, toutes les émissions de Caméra Café ont été déprogrammées jusqu’au mois de novembre, où les audiences ont heureusement vite atteint des records.Est-il exact qu’aucune chaîne ne croyait en votre concept ?Pendant sept ans, tout le monde nous a envoyé sur les roses. Jusqu’au jour où Yann Goazempis, responsable du pôle humour de M6, y a cru. Il a convaincu Nicolas de Tavernost, son PDG, qui est devenu un grand fan de la série.Qui a eu l’idée de parodier la vie d’une entreprise en filmant les confidences de ses employés autour d’une machine à café ?Yvan Le Bolloc’h et moi. Cette idée nous est venu de notre expérience à Canal+, lorsque nous présentions le Top 50 dans un ascenseur, face à une caméra de surveillance, dans un milieu clos.Comment expliquez-vous le succès de ce sitcom ?Son format court, 3 minutes 30, qui se regarde très facilement. Nous l’avons conçu comme une mini-pièce de théâtre, avec un petit prologue, trois actes et un épilogue ramassés en moins de quatre minutes. Idée révolutionnaire : les acteurs allaient vers une caméra fixe alors que, dans les autres séries, les caméras poursuivaient les comédiens.De 2001 à 2003, 570 épisodes ont été diffusés. Vous n’étiez pas trop épuisés par le travail d’écriture ?Avec Yvan le Bolloc’h et Alain Kappauf, nous avons vécu quatre années de travail acharné. Imaginez : une centaine d’auteurs écrivaient des textes. On sélectionnait les vingt meilleurs sketchs pour les adapter. Au bout de quatre ans, ce rythme de dingue me bouffait la santé. En 2004, j’étais si exténué que je me faisais des claquages musculaires et des fractures rien qu’en évoluant sur le plateau…Avec Espace détente (2005) et Le Séminaire (2009), vous avez adapté la série au cinéma. Qu’est-ce qui a motivé ce passage au grand écran ?Vu nos scores d’audience, nous savions qu’un public assez large nous suivrait dans les salles. D’où ces deux adaptations cinématographiques.Le coup de génie n’est-il pas d’avoir dédramatisé un monde du travail de plus en plus anxiogène ?En parodiant les rapports au sein de l’entreprise, en imaginant des personnages caricaturaux, comme Hervé Dumont ou Jean-Claude Convenant, on a su rire avec légèreté de l’univers du travail. Grâce au succès de la série, la machine à café est devenue le lieu de rendez-vous incontournable des entreprises françaises. À notre boîte de production, nous recevions, avec Yvan, des montagnes de films amateurs tournés par d’authentiques salariés autour de la vraie machine à café de leur bureau…Interview Jean-Baptiste Drouet du magazine Télé 7 jours