Michael Moore / Joker
Dyck Darryl/CP/ABACA / 2019 Warner Bros. Entertainment Inc. All Rights Reserved. TM & © DC Comics / Niko Tavernise

Pour le réalisateur de Bowling for Columbine, il faut voir le film de Todd Phillips pour lutter contre la violence.

Alors que Joker est déjà vu comme l’un des candidats les plus sérieux pour les Oscars de 2020, le propos du film fait polémique : l’œuvre serait une incitation à la haine et à la violence. L’accusation trouve son origine dans l’incident de 2012 d’Aurora, une ville des États-Unis qui avait été le théâtre d’une tuerie de masse dans une salle de cinéma projetant The Dark Knight Rises de Christopher Nolan. Un homme du nom de James Holmes avait tiré au hasard durant la projection. La rumeur a longtemps couru que le tireur s’était inspiré du Joker incarné par Heath Ledger, avant que la police ne démente et déclare que le choix de la projection n’était qu’un hasard.

Mais le mal est fait : une association composée des proches disparus a demandé aux producteurs de Joker, dans une lettre ouverte adressée à la Warner Bros., de ne pas présenter un méchant comme un héros et d’assumer leur "responsabilité sociale", en prenant notamment des mesures de précaution lors des projections. Ce à quoi la société de production et Todd Phillips ont simplement répondu que le film n’incite pas à la haine. Le réalisateur a également tenu à remercier le soutien de ses fans sur les réseaux sociaux, et parmi ceux-ci, l’un d’eux s’est démarqué : Michael Moore, auteur de documentaires comme Bowling for Columbine et Fahrenheint 9/11, affirme sur son compte Instagram qu’il faut regarder Joker, justement pour lutter contre les tueries de masse.

Joker : Warner Bros et Todd Phillips défendent l'oeuvre face à la polémique

"Notre pays est plongé dans une profonde détresse," affirme Moore. "Notre constitution est en lambeaux, un taré orgueilleux a accès aux codes nucléaires – mais pour certains, c’est un film qui devrait nous faire trembler. J’aimerais suggérer l’inverse : le plus grand danger pour notre société c’est que l’on n’aille PAS voir cette œuvre. Car l’histoire et les problèmes soulevés sont profonds et nécessaires. Parce que si vous détournez les yeux de ce chef-d’œuvre génial, vous ne verrez pas que c’est un miroir reflétant notre culture. Oui, il y a un clown perturbant dans ce miroir, mais il n’est pas seul – nous nous tenons tous à côté de lui. Joker n’est pas un film de comics. Le récit prend place dans le Gotham/New York des années 70, le centre de tous les maux : les riches qui nous dirigent, les banques qui nous asservissent, les médias qui nous gavent des "informations" qu’ils choisissent avec soin. Ce film ne parle  pas de Trump. Il parle de l’Amérique qui a créé Trump."

Le réalisateur conseille ainsi fermement d’aller voir le long-métrage de Todd Phillips, mais également d’y emmener ses enfants. Pour les parents qui se poseraient donc la question, Joker sortira dans les salles françaises ce mercredi 9 octobre : préparez votre plus beau sourire.

Pour Todd Phillips, on ne peut plus rire de tout au cinéma