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Quelle énergie ! L’œil du Mal propulse son spectateur au cœur d’un maelström de scènes d’action spectaculaires et de courses poursuites à couper le souffle. Amateurs de poésie et de pastorales chères à Bernardin de St Pierre passez votre chemin. Ici Shia Labeouf (qui confirme mine de rien qu’il fait désormais partie des acteurs avec lesquels il faut définitivement compter à Hollywood) et la troublante Michelle Monaghan nous emmènent à 200 à l’heure dans un trip explosif et électronique haletant avec, en filigrane certes, une ébauche de réflexion sur le contrôle des populations en général et le Patriot Act en particulier. Pourvoir à la sécurité de ses citoyens n’est-ce pas, au delà d’une certaine limite, les priver de liberté ? Mais cette question qui ressemble à un sujet de dissert de philo et rappellera de bien mauvais souvenirs aux habitués des fonds de classe n’est évidemment pas le pivot de cette histoire d’action menée tambour battant accompagnée d’une bande originale très réussie. Un thriller dopé aux amphétamines bien plus sympa qu’une cure de vitamines en période de crise.
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L’Œil du mal ressemble à un jeu vidéo cinglé qui recyclerait toutes les figures du cinéma paranoïaque des années 1950 et 1960 pour les adapter à l’âge de la guerre contre le terrorisme. Soit un couple improbable (Shia LaBeouf et Michelle Monaghan), réuni par une voix mystérieuse (Julianne Moore, selon la rumeur) pour accomplir une série de tâches de plus en plus tordues. Telles les pièces d’un puzzle, elles finissent par dessiner un gigantesque complot destiné à retourner la technologie guerrière américaine contre elle-même. Vous suivez ? Pas grave, D.J. Caruso (Paranoïak) justifie une invraisemblable accumulation d’âneries en alternant les scènes d’explications au téléphone portable avec des séquences d’action (et de destruction) tellement compactes que vous risquez d’en rater la moitié si vous clignez un œil. Avant d’y aller, laissez votre cerveau au vestiaire.
L'oeil du mal