Toutes les critiques de Cyprien

Les critiques de Première

  1. Première
    par Christophe Narbonne

    Dans Les Petites Annonces d’Élie, c’était le type moche qui recherchait des « blondes à forte poitrine ». Au cinéma, Cyprien reste le même, avec d’autres singularités : as de l’informatique, il bosse dans un grand magazine de mode (où il subit les avanies de ses collègues) et passe son temps libre devant les jeux vidéo et les films cultes des années 80. Après avoir cliqué sur un spam entêtant, il reçoit un déodorant magique qui le transforme par intermittence en beau gosse... Variante actualisée de Docteur Jerry et Mister Love ou de Shrek, ce pantouflard Cyprien ne propose rien de novateur. Il s’agit, à travers le prisme de la fable moderne, de défendre le droit à la différence. À son crédit : un casting surprenant (Drucker en copine compatissante, Deneuve en diva de la mode) et une mise en scène pêchue.

Les critiques de la Presse

  1. Elle
    par Helena Villovitch

    Voici une comédie fantastique bienvenue en ces temps moroses. Sans effets spéciaux ni moyens démesurés, elle nous embarque dans un conte de fées où un spray de déodorant magique suffit à transformer un vilain crapaud en prince charmant.

  2. Télé 7 jours
    par Julien Barcilon

    Elie Semoun retrouve son personnage fétiche et potache des Petites Annonces : manque de bol, du sketch au grand écran, la greffe ne prend pas. Malgré quelques pépites.

  3. Télérama
    par Pierre Murat

    Long. Poussif. Moche - volontairement, certes, mais ça n'ex­cuse rien. Qui plus est, la mise en scène n'est pas suffisamment rosse quand il le faudrait, ni suffisamment généreuse pour rendre étincelants et beaux - tels des personnages de Capra - les doux rêveurs qui, autour de Cyprien, revendiquent le droit de rater leur vie « en hommes libres »...

  4. Le Monde
    par Jacques Mandelbaum

    Du scénario à la mise en scène, Cyprien ne témoigne de rien d'autre que d'une volonté de faire un bon coup, empruntant à l'air du temps tout ce qui est susceptible de produire un profit immédiat (depuis l'humour primal de Semoun jusqu'à la veine régressive des comédies américaines de Judd Appatow) non sans le détruire au passage à force de platitude. Elie Semoun méritait mieux que cela.

  5. Fluctuat

    Quand Elie Semoun se la joue Jerry Lewis au pays des geeks c'est un désastre, un festival de clichés d'une bêtise limite gênante. Faut dire aussi qu'on n'attendait pas grand chose de Cyprien - n'est pas Judd Apatow qui veut.Lire aussi Les geeks au cinéma des deux côtés de l'AtlantiqueDur, le constat est désarmant. Avec Cyprien, Elie Semoun vient d'ajouter une pierre supplémentaire à ce naufrage permanent dans lequel erre la comédie française. Inspiré de la mignardise télévisuelle qui avait entre autres participé à la révélation du comédien, le film se veut un croisement entre 40 ans, toujours puceau et Docteur Jerry et Mister Love. Des deux références il reste un canevas, la volonté de visiter un univers et sa peuplade (les geeks), un personnage qui se dédouble pour prendre conscience de sa vraie personnalité, et surtout des lambeaux, autant dire quedal. Cyprien est un échec, sur toute la ligne. Semoun prétend avoir tout pigé à ses personnages, post ados aux physiques ingrats noyés dans leur pop culture, il enfonce les clichés les uns après les autres. C'est navrant, parfois gênant, et toute la bonne volonté du monde, cette quête d'humanité et d'authenticité axée autour du sempiternel hommage à la différence, n'y peut rien. Semoun et sa bande renversant tout ce qu'ils sont supposés transcender. Le problème est simple : tout le concept de Cyprien repose sur le remplacement d'une caricature par une autre. Preuve, accablante, que ce monde de geek auquel il souhaite rendre sa superbe, reste collé à un point de vue digne d'un reportage hautement sociologique filmé par le journal de 13h sur TFI - tant qu'à rester dans le cliché.Cyprien est incapable de se mesurer au film emblématique d'judd apatow. Il veut lui aussi de la comédie romantique, créer un personnage émouvant et fier de ce qu'il est pour remporter au final le coeur d'une princesse, mais il explose dès son démarrage. Tout est grossier sinon grotesque : la satire de la presse féminine et du culte de la beauté est d'une bêtise hallucinante ; la peinture du monde des geeks n'est pas mieux : enfermée sous la coupole d'un décorum désigné par un accessoiriste faussement renseigné, quand la description de leur univers et comportements semble inspiré de la lecture pressée d'une fiche wikipedia. Le manque absolu de crédibilité (crédibilité dont tirent entre autres leur vérité les films d'Apatow), dévoile ici une vision du monde emprisonnée par les apparences. L'ensemble débouchant malgré lui sur une discrimination positive embarrassante et contradictoire. La tentative foirée de ressusciter Jerry Lewis n'arrangeant pas l'affaire, tant on ne croit jamais au personnage que Semoun est supposé incarner pour révéler ses vraies valeurs. L'acteur veut rendre son Cyprien drôle et attachant, il se résume à des calembours niveau CM2 qui ne font rire personne. Pire que tout, l'horizon esthétique du film se délimite à celle d'un sitcom AB production remonté par un sous Jan Kounen, c'est dire l'ambition du truc.CyprienDe David CharhonAvec : Elie Semoun, Vincent Desagnat, Catherine DeneuveSortie en salles le 25 février 2009[mediabox  id_media="86352" align="null" width="500" height="335"][/mediabox] Illus. © Mars Distribution- Exprimez-vous sur le forum cinéma- Lire le fil comédie sur le blog cinéma- Voir aussi : les geeks au cinéma