Avant d'Aller Dormir

Une adaptation lourde et peu convaincante du best-seller de S.J. Watson.

Produit par Ridley Scott et réalisé par Rowan Joffé, le fils de Roland Joffé (réalisateur de « Mission », Palme d'or à Cannes en 1986), ce thriller psychologique, malgré un scénario quelque peu tortueux, se révèle captivant. Le couple Kidman/Firth est particulièrement inquiétant...

Adapté d’un best-seller américain, ce thriller honnête pose des questions accrocheuses sur l’enfermement, que ce soit dans une vie bien normée ou dans un couple. Kidman lui
apporte une interprétation réglementaire, relevée par le réalisme d’une mise en scène sobre, et par l’aura de ses deux partenaires masculins, troublants comme il se doit.

Avant d’aller dormir est une machine classique mais bien huilée, efficace, notamment dans la mise en place du trio principal. (...) Le casting est aux petits oignons. Nicole Kidman fait très bien la déboussolée-détraquée-traquée comme déjà dans "The Hours", et le côté «je veux avoir 20 ans» du personnage est inscrit sur son visage, c’est à la fois gênant et troublant, une sorte de traversée du miroir. (...) Le dénouement d’"Avant d’aller dormir" est neuneu, cliché à mort, moralisateur (découcher, c’est mal et dangereux), lacrymal, surf grossier sur la sempiternelle résilience. A en souhaiter une amnésie.

(...) le film préfère se draper dans une gravité de gros malin où l'académisme rampant du réalisateur (qui mâchouille trois ou quatre postures hitchcockiennes) réduit l'ensemble au rang d'anecdote géante.

Ici, Nicole Kidman, botoxée, fait ce qu'elle peut pour nous convaincre, sans toujours y parvenir.

Malgré de brillants acteurs - Nicole Kidman, Colin Firth, Mark Strong -, ce thriller tordu se déballonne au fil du récit.

Epaulée par Colin Firth et Mark Strong, Kidman fait illusion cinq minutes, comme le mystère de l'intrigue dilué dans une mise en scène trop propre pour être complexe.

Le réalisateur Rowan Joffe ne parvient à exploiter cet argument de thriller qu'en répétant toujours les mêmes scènes. Leur lourdeur rend vite le mystère assommant et artificiel.

Avec un bon cinéaste, pareil pitch aurait pu donner lieu à un chef-d’œuvre, peut-être le Kidman-movie définitif. Rowan Joffé (fils de Roland) n’a hélas pas les épaules et dans ses filets, la star semble perdue, aggravant encore le constat de gâchis. Tout est cousu de fil blanc, et les quinze dernières minutes sont un grand moment d’embarras.