Titre original Dopo la guerra
Date de sortie 21 mars 2018
Durée 92 mn
Réalisé par Annarita Zambrano
Avec Charlotte Cétaire , Giuseppe Battiston , Fabrizio Ferracane
Scénariste(s) Annarita Zambrano, Delphine Agut
Distributeur PYRAMIDE DISTRIBUTION
Année de production 2017
Pays de production Italie, France
Genre Drame
Couleur Couleur

Synopsis

Bologne, 2002. Le refus de la loi travail explose dans les universités. L’assassinat d’un juge ouvre des vieilles blessures politiques entre l’Italie et la France. Marco, ex-militant de gauche, condamné pour meurtre et réfugié en France depuis 20 ans grâce à la Doctrine Mitterrand, est soupçonné d’avoir commandité l'attentat. Le gouvernement italien demande son extradition. Obligé de prendre la fuite avec Viola sa fille de 16 ans, sa vie bascule à tout jamais, ainsi que celle de sa famille en Italie qui se retrouve à payer pour ses fautes passées...

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Critiques de Après la guerre

  1. Première
    par Thomas Baurez

    En 1985 le président français permet aux anciens activistes d’extrême-gauche italiens des années de plomb, d’éviter une extradition vers leurs pays d’origines pour peu qu’ils aient exprimé leur désengagement vis-à-vis de la cause. Baptisée pompeusement « doctrine Mitterrand », celle-ci sera remise en cause en 2002 avec l’autorisation d’extradition de l’écrivain Cesare Battisti, depuis réfugié au Brésil. L’action d’Après la guerre se déroule entre l’Italie et la France cette même année, et tourne autour de la figure de l’ex-gauchiste Marco (Giuseppe Battiston) rattrapé par son passé sanglant. A la journaliste (Marilyne Canto) qui lui demande s’il nourrit des regrets, il répond sans ambages : « Chacun de nous a eu ses morts, comme dans toutes les guerres. » Tout ici, on s’en doute, est affaire de perspectives.  Lorsque le film regarde à travers les yeux fatigués et désespérés de Marco, c’est un monde clair-obscur qui s’offre à la caméra. L’obscurité permet aussi bien de se cacher physiquement que de mettre au chaud les contradictions de toute une vie faite de violence et de calme relatif. « La France nous a hébergé, nous a permis de changer de vie. Elle ne peut pas donner sa parole et revenir dessus 20 ans après ! » s’énerve Marco. De l’autre côté du miroir, il y a l’Italie où le meurtre d’un professeur d’Université ravive les tensions passées et menace la famille de Marco restée au pays. L’image évite cette fois les contrastes et déploie un hors champ plus vaste. Un petit appartement devient ainsi un lieu assiégé par des ennemis invisibles. Si le film un poil didactique d’Annarita Zambrano pèche par prudence historique (le sujet est très sensible en Italie), il a le mérite d’éviter la surenchère et de rester à hauteur de l’intime. Celles et ceux qui voudraient du Romanzo Criminale ne seront pas servis.