Nom de naissance Robert Le Vigan
Naissance
Paris, France
Décès
Profession(s) Interprète
Avis

Biographie

Une carrière « frappée au sceau de la malédiction, de l'autodestruction », un « homme de nulle part », un « écorché vif », un acteur « habité », « insaisissable », « incapable de supporter la lourdeur de la vraie terre » : tels sont quelques-uns des jugements portés sur Le Vigan par Louis-Ferdinand Céline (qui fut son « âme damnée »), Jean Renoir (auquel il doit deux de ses meilleurs rôles à l'écran), Blanchette Brunoy (sa partenaire dans Goupi-Mains rouges) et quelques autres. Le Vigan avait débuté brillamment au théâtre, en 1918 (il fut de la troupe de Gaston Baty, puis de celle de Louis Jouvet), et, en 1931, au cinéma, dans les Cinq Gentlemen maudits, de Duvivier. Jusqu'en 1944, il paraît dans quelque soixante films, où son physique inquiétant, son sens étonnant du maquillage, sa démesure baroque à la limite de l'hallucination font merveille. Il n'a pas son pareil pour jouer les lâches, les fourbes, les illuminés, dans un registre qui évoque parfois Antonin Artaud. On n'oubliera pas le marchand drapier cauteleux de Madame Bovary (J. Renoir, 1934), le mouchard de la Bandera (J. Duvivier, 1935), l'acteur déchu des Bas-Fonds (Renoir, 1937), le peintre suicidaire du Quai des brumes (M. Carné, 1938), le gouverneur fantasque d'Ernest le rebelle (Christian-Jaque, id.), le colonial paludéen et assassin de Goupi-Mains rouges (J. Becker, 1943). Dans cette galerie de monstres, un rôle tranche : Jésus dans Golgotha (Duvivier, 1935). Il fut bouleversant dans ce rôle guetté par le ridicule. Sous l'Occupation, Le Vigan manifeste bruyamment sa fougue antisémite sur les antennes de Radio-Paris, ce qui lui vaut d'être en tête de la liste noire des comités d'épuration. Écroué à Fresnes, il comparaît en 1946 devant la cour de justice, est condamné à dix ans de travaux forcés et à l'indignité nationale à vie. Libéré en 1949, il gagne l'Espagne, où il tourne deux films, Ley del mar (Miguel Iglesias, 1950) et El Correo del Rey (Ricardo Gascon, id.), puis l'Argentine, où il tourne encore quelques films médiocres, avant de finir ses jours misérablement. Le « gentleman maudit » a, selon ses propres termes, « dévalé la pente abrupte en incessantes culbutes ». Il survit, dans l'uvre de Céline, à travers le personnage de « La Vigue », et surtout dans une douzaine de films, où il introduisit son prodigieux grain de folie.

Filmographie Cinéma

Année Titre Métier Rôle Avis Spectateurs
2015 Un de la legion Acteur le sergent LEDUC
2015 Franco de port Acteur Maxime
2015 Une jeune fille et un million Acteur l'employé
2015 L'Homme De Nulle Part Acteur le comte Papiano
2015 Le Dernier Tournant Acteur le cousin

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