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Une création OCS qui nous envoie dans les étoiles.

Les spectateurs de Séries Mania ont pu découvrir hier soir, en avant-première, les premiers épisodes de Missions, nouvelle série de science fiction OCS (diffusée à partir du 1er juin prochain sur le bouquet), dans le cadre de la section "Séries Françaises". Cette création ambitieuse promettait d'élever la fiction française à un autre niveau. Si l'entreprise n'est pas parfaite, elle est gonflée.

La scène d'ouverture, dévoilée il y a quelques mois, avait fait son petit effet. Il se passait peut-être quelque chose du côté de Missions, promesse d'une odyssée spatiale sur la planète rouge. Dans le script, celle-ci est la réalisation d'un milliardaire suisse en quête de gloire. Au moment d'atterrir sur Mars, son équipage s'aperçoit qu'il s'est fait distancer par des rivaux dont le vaisseau ne donne plus signe de vie... 

Impossible de nier toute l'ambition derrière le projet qui se perçoit, au-delà de la note d'intention, au travers de son inventivité visuelle, dans un budget contraint, et sa bande-son atmosphérique aux synthés planants. Usant d'un format (26 minutes) plutôt dévolu à la comédie, Missions prend le parti d'un récit au long-cours fragmenté, avec ses pics de tension et ses twists finaux. Dommage, alors, que dans ce cadre particulier, la série pâtisse d'une poignée de personnages anecdotiques qui héritent d'une caractérisation trop limitée pour s'imposer au sein du groupe et densifier son intrigue. Pourtant, la direction artistique parvient à produire un univers qui contamine pleinement la fiction. Et la série se fait plus prenante, connectée à l'intime et au vécu d'une héroïne qui tire son épingle du jeu. Réemployant des motifs connus pour tisser son récit, Missions lorgne finalement davantage vers la vision philosophico-mystique d'un Contact que la hard-science d'un Seul sur Mars. A l'image, on continue d'y croire. C'était déjà une gageure en soi.