Lucie Lucas (Clem)
TF1

L’actrice témoigne dans un long message partagé sur Instagram.

Quelques semaines après l’interview d’Adèle Haenel, appuyée par une enquête de Mediapart, les langues se délient petit à petit en France. Alors que la manifestation #NousToutes se déroulait samedi à Paris pour sensibiliser la population aux violences faites aux femmes, l’actrice Lucie Lucas a publié dimanche un post Instagram où elle témoigne de toutes les agressions qu’elle a subi au cours de sa vie.  

"De tout mon cœur avec les femmes et les hommes qui marchent dans la rue aujourd'hui contre les violences faites aux femmes", écrit l’héroïne de Clem en préambule. "Ce que je partage avec vous dans ce post est une partie de mon intimité, un extrait de ce que je suis. Merci à toutes les femmes qui ne se taisent plus. Je me rends compte aujourd'hui combien c'est terrifiant de parler même sans donner de noms, de dates ou de lieux. Je n'ai pas le courage de certaines mais je voudrais leur faire part de toute mon admiration et reconnaissance face à leur force immense et bienfaitrice. Je ne souhaite pas de tribunal populaire, en ce qui me concerne je ne souhaite pas de tribunal du tout. Adèle à raison, il n'y a pas de monstres. Mais il y a une société qui doit se réveiller, avec tous ses individus, et tendre vers le respect et l'épanouissement de chacun dans l'équité et la justice.

Liberté Égalité Fraternité.
"

De son plus jeune âge aux actes les plus récents qu’elle a vécu en tant que mannequin ou comédienne, raconte avoir été victime d’harcèlements en tous genres, commis par des camarades, des professeurs, des passants ou des proches. Elle raconte ainsi avoir été violée par un garçon qu’elle aimait, alors qu’elle était adolescente, puis par un petit ami qui la soupçonnait de l’avoir trompé. Une énumération sidérante et terrifiante malheureusement trop banale.

"Des exemples, j’en ai encore", conclut-elle. "Et des souvenirs sexuellement désagréables j’en ai depuis que j’ai 3 ans. Je ne sais pas si je connais une seule femme qui n’ai pas de douloureuses expérience à partager. Et que dire à celles qui meurent sous les coups ? Nous sommes des mères, des sœurs, des amoureuses, des inconnues… Nous sommes la moitié de l’humanité. Nous demandons le respect, la tranquillité, la vie. Nous voulons vivre dans un monde où nous aimons et respectons les hommes et jamais ne les craignons. Nous n’acceptions plus la hiérarchisation des sexes et la violence des gestes ou des mots. LA PAIX"

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