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PHOTOS - Gérard Depardieu : "Pour ce qu’ils ont fait à Guillaume, je peux me barrer"

Après des semaines de scandale autour de son exil fiscal, l’acteur Gérard Depardieu se livre enfin lors d’une interview au magazine France Culture Papiers. Il explique avoir encore une dent contre le système juridique français après le mal fait à son fils Guillaume lorsqu’il était adolescent.Après avoir laissé ses confrères s’exprimer pour lui sur son départ pour la Russie, Gérard Depardieu donne enfin sa version des faits dans le trimestriel France Culture Papiers à paraître le 28 février. Et à l’entendre, la taxe de 75% annoncée par le gouvernement Ayrault a juste été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.Quelques médias, comme TV Mag et le Nouvel Obs, ont relayé certains passages de cette longue interview donnée par l’interprète d’Obélix avant de rejoindre le pays de Raspoutine. L’acteur de 64 ans avoue regretter de ne pas avoir "assez entendu et écouté" ses enfants. En particulier Guillaume, avec qui il a toujours eu une relation conflictuelle.Gérard Depardieu se souvient des démêlés de son fils avec la justice : "Guillaume a été blessé par l'acharnement d'une juge d'application des peines qui était à Versailles où, alors qu'il avait treize ans, pour deux grammes d'héroïne, il prend trois ans de prison." Et d’ajouter son dégoût pour le système juridique français : "J’en veux véritablement à l’Etat […] Rien que pour ce qu’ils ont fait à Guillaume, je peux me barrer. Je peux déchirer le passeport devant ces putains de caméras."Déjà lundi, lors de son discours à la Cinémathèque française à Paris au moment d’inaugurer l’exposition consacrée à Maurice Pialat, réalisateur disparu il y a dix ans et dont il était proche, Gérard Depardieu a rappelé sa peine pour son fils lui aussi parti trop tôt, en 2008, à l’âge de 37 ans."J'ai vu deux personnes en colère dans leur bière : il y avait le visage de Maurice, qui restait humain et en colère, et puis le visage de Guillaume, mon fils, qui était aussi pareil, en colère, a-t-il déclaré. Je dois dire qu'après leur mort, j'ai fait la gueule à Dieu pendant longtemps. J'ai vu plein d'amis qui sont partis – François Truffaut, Jean Carmet, ma mère, mon père –, plein de gens, qui étaient libérés, heureux. Barbara aussi, mais les deux seuls qui me restent dans ma tête, dans mon âme, c'est eux deux, la même colère. C'est-à-dire qu'ils n'étaient pas tout à fait morts." Avant de conclure : "[Maurice, Guillaume], je les transporte avec moi, en Russie, en Belgique. Jamais je m'ennuie avec eux."