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Alors qu’il se trouvait hier à quelques mètres du terroriste ayant attaqué le train Thalys liant Amsterdam à Paris, Jean-Hugues Anglade s’est blessé à la main en brisant la vitre pour tirer le signal d’alarme. Aujourd’hui, le héros du film culte 37°2 le matin, va bien et a raconté son calvaire au magazine Paris Match. On découvre sur le site de la revue, un témoignage aussi émouvant qu’effroyable avec notamment l’abandon des passagers du train par le personnel. "Nous avons entendu des passagers hurler en anglais "Il tire ! Il tire ! Il a une kalachnikov ! " J'étais avec mes deux enfants et ma compagne, autour de nous, il y avait une quinzaine de passagers, raconte Jean-Hugues Anglade. Tout à coup, des membres du personnel naviguant ont couru dans le couloir… Ils se dirigeaient vers la motrice, leur wagon de travail. Ils l'ont ouvert avec une clef spéciale, puis se sont enfermés à l'intérieur... Le tireur était à quelque dizaines de mètres de nous, dans le wagon numéro 12. Nous étions dans la voiture 11, la dernière. L'homme armé venait vers nous, il était déterminé. J'ai pensé que c'était la fin, que nous allions mourir, qu'il allait tous nous tuer. On cherchait tous une issue, un moyen de s'enfuir, de survivre. J'ai brisé la vitre pour tirer l'alarme pour arrêter le Thalys! Le verre a méchamment entaillé mon majeur jusqu'à l'os, et les machines ont ralenti".L’abandon par le personnel du train semble pour le Français comme le pire moment de cet attaque terroriste effrayante : "Dos au mur. Collés les uns aux autres contre la porte métallique de la motrice. Nous tapions dessus, nous criions pour que le personnel nous laisse entrer, nous hurlions "Ouvrez !" On voulait qu'ils réagissent ! En vain... Personne nous a répondu…. C’était, pour nous, inhumain. J'ai protégé de tout mon corps mes enfants, leur répétant en boucle que tout allait bien…"L’acteur ne sait pas encore que la fin du cauchemar est proche : "Puis, un jeune homme, Anthony Sadler, a accouru dans notre voiture, criant que le tireur était maitrisé par des soldats américains en permission, que tout allait bien. Il nous a rassurés, il cherchait des couvertures de survie et une trousse de secours pour les deux blessés graves. Il a tapé à la porte de la motrice, mais sans succès, une fois encore. Il est reparti auprès des autres. Nous étions hors de danger…"Jean Hugues-Anglade sait qu’il doit la vie à ses Américains en vacances aidés par l’étudiant américain Anthony Sadler et un touriste britannique Chris Norman. L'acteur leur exprime d'ailleurs toute sa gratitude : "C’est un miracle. Nous avons eu une chance incroyable d'avoir ces soldats américains. Je veux rendre hommage à leur courage héroïque, et les remercier, sans eux, nous serions tous morts."