Tout se vend parce que tout s'achète. Y compris le sexe. La Crème de la crème du nouveau Kim Chapiron désigne ironiquement ces étudiants des prestigieuses écoles de commerce (en l'occurrence HEC), l'élite économique et financière de demain, qui testent leurs limites et les limites du cynisme dès le berceau. Entre deux orgies régressives où on frise le coma éthylique en s’époumonant sur du Michel Sardou, trois étudiants mettent immédiatement en pratique les théories qu'on leur enseigne sur les bancs de l'école en montant en lucratif réseau de prostitution.Après le délirant Sheitan et son drame carcéral Dog Pound (le quotidien de mineurs dans une prison du Montana), le petit prodige du collectif Kourtrajmé fait la synthèse de ses deux précédentes expériences pour explorer en profondeur la fabrique à décideurs que sont les écoles de commerce, entre grand délire trash et critique socio-économique vénère. Comme il l'avait fait pour Dog Pound, Chapiron s'est beaucoup documenté sur l'univers qu'il allait filmer : après les prisons de l'Amérique profonde, il a infiltré son équipe sur le campus d'HEC pour comprendre les rouages de cette étrange machine à fabriquer des élites. Une manière, en temps de crise financière, de remonter aux sources du mal en montrant que le système est pourri dès la base ?Avec, comme d'habitude, une bande de jeunes comédiens presque inconnus, La Crème de la crème est-il le grand film de l'ère post-crise des subprimes ? Réponse le 2 avril 2014.