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The Revenant d'Alejandro González Iñárritu est-il trop ambitieux ?

Un défi d'acteur

Pour <strong>Leonardo DiCaprio</strong>, le défi était ailleurs : tourner un film sans parler. Ou presque : <em>"C'est un challenge inédit pour moi, car j'ai joué beaucoup d'hommes très bavards</em>, expliquait-il la semaine dernière à Grantland.com. C'est une chose que je voulais explorer : jouer un personnage qui ne dit presque rien. Comment raconter le périple émotionnel d'un homme rempli de colère sans les mots ?".La star du Loup de Wall Street change en effet totalement de registre avec ce biopic d'un trappeur du XIXe siècle laissé pour mort après avoir été attaqué par des ours, qui va traquer les hommes qui l'ont abandonné pour se venger. La quasi-absence de dialogues participe sans doute à cette envie de tourner un film le plus naturel possible, où tout s'exprime par le corps. Le fait de tourner dans le froid accentue encore le côté physique de The Revenant. Cela a aussi posé pas mal de problèmes...<strong>>>> The Revenant : enfin l'Oscar du meilleur acteur pour Leonardo DiCaprio ?</strong>

Un défi technique

Birdman représentait un challenge exceptionnel. <strong>Alejandro González Iñárritu</strong> et le chef-opérateur Emmanuel Lubezki ont pensé ce film comme un long -et faux- plan séquence, afin de placer le spectateur au plus près du héros joué par <strong>Michael Keaton</strong>, et de sa folie. Pour The Revenant, le duo a de nouveau décidé d'offrir du "jamais vu" au public. A savoir un film le plus naturel possible, tourné sur une longue période afin de profiter de la lumière particulière de la région enneigée de Calgary, au Canada.<strong>>>> Iñárritu explique pourquoi le tournage de The Revenant avec DiCaprio a duré neuf mois</strong>En posant les caméras dans une forêt censée être enneigée plus de la moitié de l'année, l'équipe était donc tributaire de la météo, malheureusement capricieuse (on y reviendra). Pour réussir les scènes -souvent remplies d'action- en un court laps de temps, les répétitions étaient intenses. <em>"C'est une phase cruciale du processus,</em> explique le réalisateur à <em>THR</em>. <em>Il faut être d'une précision extrême, ce n'est pas facile... Il faut sculpter, sculpter et sculpter encore avant d'avoir les bonnes images"</em>.Cependant, une fois sur le tournage, tout n'était pas au point, rapporte un membre de l'équipe -de manière anonyme- au magazine : <em>"Il est 16h, on a à peine 1h30 de soleil devant nous et là Chivo</em> (Emmanuel Lubezki) <em>trouve que la lumière ne lui convient pas... Inarritu changeait d'avis tout le temps aussi. Au final, on ne faisait jamais ce qui était prévu"</em>. Les créateurs de <em>The Revenant</em> étaient-ils capricieux ? Pour Alejandro, la question n'est pas là. En participant à l'aventure, il fallait accepter l'idée que le défi technique passait avant tout. Et que personne n'avait le droit à l'erreur. 

The Revenant est-il trop ambitieux ?

Long tournage, climat capricieux, départs de membres de l'équipe, refus d'avoir recours aux effets-spéciaux numériques, acteurs mis à l'épreuve... The Hollywood Reporter rapporte que les prises de vue de The Revenant ont été <em>"un cauchemar".</em> Un constat exagéré ? Le réalisateur <strong>Alejandro González Iñárritu</strong> défend son projet, reconnaissant que son ambition folle (notamment le fait de tourner dans la neige quelques heures par jours durant de longs mois afin de tout filmer en lumière naturelle) demandait quelques sacrifices. <em>"Je n'ai rien à cacher</em>, répond l'intéressé à <em>THR</em>. <em>Oui, il y a eu des problèmes sur ce projet, mais aucun ne me fait honte".</em> La bande-annonce de son film de vengeance en forêt porté par <strong>Leonardo DiCaprio</strong> promet un résultat exceptionnel, mais à quel prix ? C'est la question que pose le célèbre magazine hollywoodien. Elle intéressante, et pour bien comprendre les enjeux de ce tournage hors du commun, il faut s'arrêter en détail sur sa longue gestation.<strong>>>> The Revenant : les 30 images les plus fascinantes du trailer avec Leonardo DiCaprio</strong>Elodie Bardinet (<strong>@Eb_prem</strong>)

Un tournage chamboulé

Dès le départ, les prises de vue de The Revenant devaient s'étendre 9 mois. Une durée exceptionnelle, même pour un blockbuster (ce n'est pas tout à fait le cas du film, qui devait coûter à la base moins de 100 millions de dollars). Contre toute attente, l'équipe a dû se libérer davantage de temps, et le tournage qui était censé s'arrêter en mai se poursuit encore aujourd'hui.Plusieurs raisons expliquent ces retards. La météo, déjà, un a joué un rôle considérable dans la préparation de <em>The Revenant</em>. On a appris la semaine dernière que la dernière scène du film n'était pas encore tournée, à cause du réchauffement climatique.  <em>"La neige fondait sous nos yeux,</em> a expliqué le réalisateur<em>. Nous avons souffert de la hausse de température mondiale. Là où on devait tourner notre scène de fin, il devait y avoir de la neige, mais à la place, il y avait des abeilles... On a dû s'arrêter."</em> Le mois de juin 2015 a en effet battu un record de chaleur sur la planète depuis l'invention du relevé météorologique en 1880 (plus de 0,88°C au-dessus de la moyenne du XXe siècle, selon la National Oceanic and Atmospheric Administration). L'équipe a dû reprogrammer le final ailleurs, à côté d'Ushuaïa en Argentine. Un contre temps qui a coûté cher... et ce n'était pas le premier. En décembre dernier, tout le monde a été forcé de faire une pause, car il faisait trop froid. <em>"On était complètement gelés, </em>confirme Iñárritu,<em> une partie de l'équipement s'est même brisé. Déplacer la caméra devenait un cauchemar..."</em>. Prévu pour quinze jours, l'arrêt de tournage a finalement duré six semaines, le temps que la température remonte un peu. Enfin, officiellement... Des tensions entre le réalisateur et son producteur Jim Skotchdopole auraient également joué un rôle dans ce délai. A tel point que ce dernier aurait fini par quitter le tournage.Aucun des deux hommes n'a souhaité commenter cette situation en particulier, mais toujours est-il que suite à ce retard, <strong>Tom Hardy</strong> a été forcé de refuser un rôle dans Suicide Squad, tourné au printemps.<strong> </strong><strong>>>> Tom Hardy a quitté Suicide Squad à cause d'Iñárritu</strong>

Dépassement de budget

Avec tous ces retards, la production aurait coûté 135 millions de dollars et non 95 millions comme cela été prévu au début. Une hausse de 40 millions, c'est beaucoup, mais Inarritu réfute toute mauvaise gestion.<em> "Je respecte toujours mes budgets, je suis obsédé par l'idée"</em>. Pourtant, un insider en veut aux producteurs de ne pas avoir<em> "su dire stop au réalisateur. Parfois, il faut quelqu'un pour taper du poing sur la table, pour crier : 'Tu vas trop loin, on ne peut pas filmer ça". THR</em> prend l'exemple d'une matinée de tournage perdue à bord d'un hélicoptère. Emmanuel Lubezki et Alejandro G. Iñárritu ont loué ce moyen de transport onéreux avant de se rendre compte que la lumière n'était pas au top ce jour-là et qu'il fallait reporter le tournage de la scène. La préparation de The Revenant a visiblement été compliquée. Parce que ce tournage était trop ambitieux ? Le magazine pose ouvertement la question et c'est le président de New Regency Brad Weston qui y répond le plus clairement : <em>"Sur ce film, on explorait quelque chose de totalement inconnu. Tous ceux qui y ont participé, aussi bien les membres de l'équipe technique que les acteurs, savaient qu'ils vivaient quelque chose d'exceptionnel. Il fallait soutenir Alejandro, le suivre pour qu'il mène à bien sa vision. Le film est réussi, les performances des comédiens sont extraordinaires. Alors oui, c'était un énorme challenge, et ce serait un honneur si Alejandro décidait de relever un nouveau défi avec nous"</em>.

Le refus du numérique

<strong>Alejandro González Iñárritu </strong>reconnait qu'il s'est montré intransigeant. Surtout sur deux points : tourner en lumière naturelle et sans ajouts d'effets spéciaux en numérique.<em> "Le CGI, c'est tout ce qu'on voulait éviter. Si on avait filmé en studio, devant des fonds verts tout en buvant du café, c'est sûr, tout le monde aurait passé du bon temps et aurait été content. Sauf que le résultat aurait été merdique"</em>.Le réalisateur ne mâche pas ses mots, considérant que le plus important, c'est ce qui sera montré à l'écran, et que chaque membre de l'équipe a signé en connaissance de cause. "Quand vous verrez The Revenant, vous verrez à quel point il est ambitieux. Ce sera stupéfiant, vous vous direz : 'Wow !'".

Besoin de renforts

<em>THR</em> précise qu'une mauvaise gestion aurait bouleversé le planning dès le début du tournage. La source évoque une scène de bataille qui comprenait 30 figurants indiens et devait durer quinze jours. Elle aurait finalement demandé 200 personnes, qui devaient tourner sans chapeau, ni gants. Un des acteurs a même dû jouer une scène nu dans la neige. Des membres de l'équipe, toujours anonymement, ont affirmé au magazine que cette séquence avait été dangereuse à filmer pour ce comédien de 22 ans.<em> "C'est faux,</em> répond le cinéaste. <em>On était aux petits soins. Surtout qu'il était très sympa ce jeune homme. Je passais mon temps à lui demander si tout allait bien"</em>.L'assistant réalisateur Scott Robertson considère qu'il y a eu beaucoup d'exagération à propos de ce tournage.<em> "Tous les matins, on avait des réunions spéciales liées à la sécurité sur le plateau. Personne n'a été blessé, même si c'est vrai qu'on a tourné des trucs de dingues"</em>. A cause de ces conditions de tournage extrêmes, plusieurs personnes auraient abandonné The Revenant en cours de route. D'autres auraient également été virées.<em> "Oui, certains sont partis,</em> reconnaît Iñárritu. <em>Mais être réalisateur, c'est comme être chef d'orchestre, si un violoniste joue faux, il ne peut pas rester au sein des musiciens"</em>. Ça a le mérite d'être clair...

Bande-annonce de The Revenant

The Revenant sortira en décembre prochain aux Etats-Unis, en pleine saison des Oscars. En France, il faudra patienter jusqu'au 20 janvier 2016. D'ici là, Iñárritu, ses comédiens et peut-être même des membres moins connus de son équipe auront sans doute fait le point sur le tournage hors du commun du film. Vous pouvez ?(re)voir sa bande-annonce ici?.

Long tournage, climat capricieux, départs de membres de l'équipe, refus d'avoir recours aux effets-spéciaux numériques, acteurs mis à l'épreuve... The Hollywood Reporter rapporte que les prises de vue de The Revenant ont été "un cauchemar". Un constat exagéré ? Le réalisateur Alejandro González Iñárritu défend son projet, reconnaissant que son ambition folle (notamment le fait de tourner dans la neige quelques heures par jours durant de longs mois afin de tout filmer en lumière naturelle) demandait quelques sacrifices. La bande-annonce de son film de vengeance en forêt porté par Leonardo DiCaprio promet un résultat exceptionnel, mais à quel prix ? C'est la question que pose le célèbre magazine hollywoodien. Elle intéressante, mais pour bien comprendre les enjeux de ce tournage hors du commun, il faut s'arrêter en détail sur sa longue gestation.>>> The Revenant : les 30 images les plus fascinantes du trailer avec Leonardo DiCaprioElodie Bardinet (@Eb_prem)