Sierra McCormick dans The Vast of night
Amazon Prime Video

Habituée des séries et films à destination des plus jeunes, elle trouve à 22 ans son premier grand rôle dans ce bijou de science- fiction. Rencontre.

Quelle a été votre première réaction en découvrant le scénario de The Vast of night ?
Sierra McCormick :
Je n’en revenais pas d’avoir une telle pépite entre les mains. Honnêtement, je ne reçois pas tous les jours des scénarios de ce type avec un personnage aussi fort que cette standardiste de cette petite ville américaine des années 50 confrontée à des phénomènes paranormaux. Et puis, d’emblée, la vision du réalisateur Andrew Patterson apparaissait aussi claire que précise. On pouvait visualiser ce que serait l’atmosphère du film. Bref, j’étais prête à faire tout ce qui était en mon pouvoir pour devenir Fay, cette jeune fille tellement attachante par son enthousiasme, son charme, son bagout.

Comment s’est déroulée l’audition ?
En deux temps. D’abord un Skype avec Andrew où on a échangé sur le film et ses influences. Puis j’ai fait des essais sur plusieurs scènes du scénario où je me suis filmée et que j’ai envoyés. Je vous assure que je les ai bossés comme jamais. Et ça a marché !

Quelles étaient ces influences dont Andrew Patterson vous a parlé ?
Pas forcément celles qui sautent aux yeux quand on voit The Vast of night mais elles m’ont immédiatement parlé. Il y avait par exemple Irréversible - un film qui avait été un choc quand je l’avais découvert -pour la relation du film à ses personnages qu’on suit et perd puis qu’on retrouve pour mieux les reperdre. Mais aussi Les Hommes du Président pour cette idée de deux enquêteurs qui tentent de trouver des infos.

Une fois choisie, comment avez-vous construit votre personnage ?
En me basant sur son énergie et son optimisme. Et surtout sur ma plus jeune sœur qui a énormément de points communs avec elle. Mais cette préparation fut aussi très technique. Apprendre à me servir d’un standard de ces années- là pour avoir le geste précis et sûr en branchant et débranchant les prises, une fois sur le plateau. Et puis savoir au cordeau ce texte si riche pour dire les formidables dialogues d’Andrew dans le rythme nécessaire et avec le naturel indispensable

Vous avez commencé très jeune à faire ce métier. Qu’est ce qui vous y a poussé ?
Les films ont toujours tenu une importance essentielle dans ma vie. Je me souviens par exemple du choc que fut pour moi la découverte à 8 ans du director’s cut de Blade runner. Ce film a construit mon goût de spectatrice pour la science- fiction ou les films noirs. Mais l’idée d’en faire un jour un métier était à mille lieux de moi. Je suis née en Caroline du Nord et mes parents n’étaient pas du tout dans l’industrie. A 8 ans, j’ai pris mes premiers cours de théâtre. Je me sentais vraiment comme chez moi sur scène, à expérimenter des choses, à me libérer d’une certaine hyperactivité, à canaliser mon énergie. Et ma prof a dit à ma mère que je devrais tenter ma chance à Los Angeles. On habitait alors à Palm Springs et ma mère a accepté mais le deal était clair : OK pour une audition et une seule mais si ça ne marche pas, on abandonne. Et j’ai eu la chance de la réussir…

Quel souvenir gardez- vous de cette première fois ?
C’était en 2007 pour la série Pour le meilleur et pour le pire. J’avais 10 ans. Un tout petit rôle. A cet âge tout vous paraît gigantesque sur un plateau. Donc je me suis énormément amusée et je n’ai ressenti aucune pression particulière. Je parlais comme j’aurais parlé dans la vie. J’ai aussi eu la chance d’avoir un réalisateur très attentionné qui prenait soin de moi et me posait beaucoup de questions. C’était la porte d’entrée idéale

Elle vous a conduit à travailler dès lors régulièrement sur le petit comme le grand écran avec des projets surtout destinés à un jeune public (Hannah Montana, Ramona et Beezus aux côtés de Selena Gomez…) mais The Vast of night marque une vraie rupture dans votre parcours. Vous le ressentez aussi ainsi ?
À chaque fois que je choisis un rôle, j’essaie d’aller vers des territoires que je n’ai pas encore explorés mais je ne raisonne pas pour autant en termes d’image ou de comment je peux être perçue. The Vast of night m’offrait une opportunité d’explorer quelque chose d’inédit : jouer dans un film d’époque en disparaissant derrière un personnage à mille lieux de moi. Et à ce titre, il constitue en effet, vous avez raison, un moment de bascule dans mon parcours. Il va m’inciter à resserrer mes choix vers des choses qui me passionnent vraiment.

The Vast of night, une pépite de science fiction sur Amazon Prime Video [critique]