Shaft 1971/2000/2019
MGM/IUP/Netflix
Shaft 2000
IUP
Shaft 2000
IUP
Shaft 2000
IUP
Shaft 2000
IUP
Shaft 2000
IUP
Shaft 2000
IUP
Shaft 1971
MGM
Shaft 2000
IUP
Shaft 2019
Netflix
Shaft 1971/2000/2019
Shaft 2000
Shaft 2000
Shaft 2000
Shaft 2000
Shaft 2000
Shaft 2000
Shaft 1971
Shaft 2000
Shaft 2019

Le réalisateur John Singleton vient de mourir, à l'âge de 51 ans.

Alors que le tout Hollywood pleure le réalisateur John Singleton, retour sur sa version de Shaft, sortie en salles en 2000, qui fut l'un de ses plus grands succès au box-office (après 2 Fast 2 Furious, sur les écrans trois ans plus tard). En apprenant son décès, Samuel L. Jackson a été l'un des premiers à réagir, sur Twitter, en partageant un message émouvant : "Je pleure la perte d’un collaborateur et véritable ami, John Singleton. Il a ouvert la voie à tellement de jeunes cinéastes, il était toujours fidèle à lui-même et à ses origines. RIP, mon frère. Tu es parti bien trop tôt !"  

Si l'on retrouve bien ici un certain héros du nom de John Shaft, il s'agit du neveu du légendaire détective privé, incarné ici par Samuel L. Jackson. À mi-chemin entre le remake et la suite officielle, le film de Singleton est surtout une adaptation modernisée de la franchise à succès des années 1970. Comme beaucoup de jeunes adolescents noirs de sa génération, Samuel L. Jackson découvre avec bonheur le personnage de John Shaft en 1971 pendant ses études et se passionne pour celui qui devient à l'époque l'équivalent d'un James Bond pour les communautés noires, qui plébiscitent Les nuits rouges de Harlem de Gordon Parks. Sombre, violent, en proie aux tensions raciales qui divisent encore l'Amérique, John Shaft et son interprète Richard Roundtree deviennent des icônes, alors que la B. O. mythique composée par Isaac Hayes s'impose comme un classique instantané du genre. D'un budget minuscule d'un demi-million de dollars, Les nuits rouges de Harlem en récolte 13 millions et devient le chef de file de la blaxploitation, ce cinéma de genre engagé et au service d'une meilleure représentation des communautés noirs au cinéma. Mieux encore, son succès inattendu sauva la MGM de la faillite et donna lieu à deux suites, Les nouveaux exploits de Shaft (1972) et Shaft contre les trafiquants d'hommes (1973). La franchise se referma l'année suivante avec une série en sept épisodes, toujours avec Richard Roundtree dans le rôle-titre.

Plus d'un quart de siècle après, Shaft faisait son grand retour sur le grand écran, avec Samuel L. Jackson comme nouvelle tête d'affiche. Mais toujours avec la même toile de fond, le film de John Singleton mettant en scène la traque par John Shaft d'un richissime agent immobilier blanc, Walter Wade Jr., (incarné par Christian Bale), accusé d'avoir assassiné un jeune noir du nom de Trey Howard (Mekhi Phifer) pour des motifs racistes. Hommage remis au goût du jour à l'esprit contestataire des films 70s, ce Shaft s'impose au final comme un divertissement réussi, comme l'écrivait Première au moment de la sortie du film en 2000 : "Au début, on a un peu peur : on se dit qu'on est partis pour un long épisode de n'importe quelle série policière, en plus cher. Et puis on finit par se prendre aux jeux de pistes de cet inspecteur bougon sapé en Armani".


 

Le film fut d'ailleurs une bonne surprise au box-office, atteignant les 750.000 entrées en France, tandis qu'il dépassa la barre des 100 millions de dollars de recettes à l'international. Une preuve que l'attachement au nom de John Shaft était encore là vingt-cinq ans après. Un attachement qui sera d'ailleurs de nouveau testé très bientôt, Netflix devant diffuser une nouvelle version (toujours avec Samuel L. Jackson, en papa du nouveau héros), cet été.


Trois générations de Shaft sont réunies dans la bande-annonce de la suite