On regarde quoi ce week-end ?
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Cinéma, streaming, VOD, TV... Retrouvez chaque vendredi les conseils de la rédaction.

Le film en salles: La Bête de Bertrand Bonello

Un grand film romanesque parcourant trois époques (le Paris de 1910, le Los Angeles de 2014 et 2044) pour raconter une femme piégée dans sa peur d'aimer. Avec cette adaptation très libre de La Bête dans la jungle d'Henry James, Bonello propose un vertigineux voyage sensoriel, comme un film- somme de toutes ces précédentes oeuvres, de L'Apollonide à Coma, où on prend un plaisir fou à s'abandonner et se perdre. Et devant sa caméra, Léa Seydoux, de tous les plans ou presque, et exceptionnelle du premier au dernier, signe la plus impressionnante composition de sa carrière.

Les nouveautés au cinéma cette semaine

 

La série : Larry et son nombril (Curb your enthusiasm)

Larry, c’est fini. Après 24 ans ( !) d’existence (le premier épisode a été diffusé sur HBO en octobre 2000), Curb your enthusiasm, chef-d’œuvre de vraie-fausse autofiction misanthrope, lance sa toute dernière salve d’épisodes. Ce n’est pas la première fois que Larry David dit que c’est la dernière saison de son show, « oui, mais c’est la première fois que je dis ça alors que j’ai 76 ans », précise l’intéressé. Et tant pis si le premier épisode de cette douzième saison est un peu laborieux (Larry est invité comme guest-star à la soirée d’un millionnaire sud-africain joué par Sharlto Copley et son contrat précise qu’il devra se montrer « cordial ») : on se doit d’être aux premières loges pour saluer ce monument de la comédie télé.

Regardez Larry et son nombril sur Prime Video via le Pass Warner


 

Le film à la télé : De son vivant d'Emmanuelle Bercot

En racontant l'histoire d'un quadragénaire atteint d'une forme grave de cancer, sa lente dégradation vers une mort rapide qu'il sait certaine, la souffrance de sa mère et la dévotion du médecin et de l'infirmière à son chevet, Emmanuelle Bercot réussit un mélo d'autant plus bouleversant qu'il n'est jamais larmoyant. Grâce à sa mise en scène fiévreuse et à un Benoît Magimel impressionnant de maîtrise (et Césarisé à raison) dont le visage impénétrable nous poursuit longtemps après la fin du film. 

Regardez De son vivant dimanche à 21h10 sur France 2


 

Le film en DVD/VOD : Le Règne animal de Thomas Cailley

Au cours d’une année exceptionnelle pour le cinéma de genre français (Vincent doit mourir, Vermines…), Le Règne animal a été le porte-étendard de ce réjouissant renouveau. Après avoir séduit la critique et le public (plus d’1 million d’entrées !), le 2e long de Thomas Cailley débarque en Blu-Ray, DVD et VOD, juste avant les Césars, dont il est un des grands favoris (12 nominations). L’occasion de (re)voir ce grand film étourdissant qui passe du teen movie à la fable fantastique tout en arrivant à nous tirer une larme sur du Pierre Bachelet. Et l’éclosion d’un talent brut, Paul Kircher, qui crève l’écran dans ce rôle d’adolescent (littéralement) en mutation.

Regardez Le Règne animal sur Première Max


 

Le classique : L’Enfer des armes

Attention les yeux ! L’Enfer des armes, brûlot signé Tsui Hark, vient de ressurgir en salles et provoque toujours le même choc rétinien que lors sa sortie à Hong Kong, en 1980. Ce film, qu’on a parfois décrit comme un Orange Mécanique HK, raconte dans un maelström halluciné la propagation de la violence et du chaos moral à travers les parcours croisés d’une jeune anarchiste aux pulsions de mort incontrôlables (fabuleuse Lin Chen-chi), de son frère flic, de trafiquants d’armes occidentaux et de trois fils de bonne famille soudain propulsés dans le bain de l’ultraviolence. C’était le troisième long de Tsui Hark, le dernier volet de ce que Christophe Gans nomma « la trilogie du chaos », de la pure nitroglycérine filmique. Une folie qui laisse son spectateur hagard et laminé.


 

Le documentaire : Martin Scorsese - l'Italo-Américain

Arte choisit l'angle de la quête identitaire pour retracer le parcours exceptionnel de Martin Scorsese à Hollywood. Un choix permettant d'aborder sa manière particulière de filmer les immigrés italiens, irlandais et juifs de New York, mais aussi son rapport à Dieu, aux femmes, à la Mafia et à la violence. Malgré quelques trous (pour respecter le format 52') ce portrait marque grâce aux images d'archives mémorables de son début de carrière.

Regardez Martin Scorsese – l'Italo-Américain sur Arte.TV