Skyfall James Bond 007
Sony

Rencontre avec Bond, James Bond.

Daniel, qu’est-ce que vous pouvez nous dire sur ce film ? Dès le début, on savait ce que devait être Skyfall : un Bond classique. Évidemment, pas dans le sens rétro ou daté. On n’allait pas situer l’action dans les 60’s. Mais on voulait faire un film qui remplisse le cahier des charges bondien - respecte les standards - tout en poussant les compteurs dans le rouge. Du coup, le film est très contemporain : on évoque par exemple les hackers qui font partie de notre quotidien...

… tout en étant très hommagieux. Voilà. Mais sans verser dans la parodie.

Quelle était la vision de Sam Mendes ? C'est un grand fan de la saga. Il aime vraiment Bond. Mais c’est surtout un extraordinaire directeur d’acteur et ça se sent dans le film. Il pourrait diriger des acteurs les mains dans les poches. On était raccord sur le fait de réussir un des meilleurs Bond de la série. C’était notre ambition : faire le meilleur film possible, un classique qui soit à la fois divertissant et en même temps beau à regarder.

Le film paraît plus glamour que les précédents Probablement plus que le dernier. Ça passe par les décors, mais le design plus global aussi : Glasner a imaginer des sets absolument somptueux. On a beaucoup de décors souterrains, très sombres, mais on a aussi des locations très exotiques : Macao, Istambul...

C’est votre troisième Bond et déjà votre deuxième résurrection... Vous aimez ça, au fond ? Qui s’en plaindrait... Ceci dit, si vous faites allusion au fameux “- Et vous, Mr Bond, quel est votre hobby ?  - La résurrection” je suis au regret de vous dire que vous ne savez pas vraiment de quoi il s’agit (rires).

On va quand même rester dans le domaine de la résurrection. A un moment donné, pour des raisons financières, on a bien cru qu’on ne verrait jamais Skyfall... Ce n’était pas entre nos mains ; je savais qu’on y arriverait, je le sentais. On devait réussir à faire le film ; pas pour nous, mais pour les fans. Mais c’est clair que financièrement ça a été compliqué. Bon, on s’en est sorti, et pour tout vous dire, ce break nous a permis de nous concentrer à fond sur le scénario. On a peaufiné le script pendant 2 ans ! Ces problèmes de production nous ont finalement aidés à faire un film plus travaillé, plus profond.

Et plus physique, non ? La séquence d’intro à Istambul semble mouvementée ; vous débarquez dans un train grâce à une pelleteuse... C’est un métier à risque ! Vous vous êtes préparé comment physiquement ? J’ai beaucoup bossé pour être à la hauteur. D’abord pour des raisons esthétiques : je veux avoir l’air aussi fit que possible ; pour le rôle, pour James Bond. Mais c’est aussi une question pratique : il y a des séquences où tout ce que j’ai à faire, c’est courir d’un point A à un point B. Mais je dois le faire 15 fois de suite et après, je dois sauter au-dessus d’un obstacle... Si je ne suis pas au point physiquement, je ressemble à une merde. Et puis il y a les séquences vraiment hard. Je me pends dans le vide des dizaines de fois. Alors, oui, ok, je suis attaché, mais je reste quand même suspendu à un truc.

Vous avez été blessé ? Non, pas vraiment. Au début un peu. Mais rien de sérieux, je me suis foulé un muscle. C’était pendant les répétitions. J’ai fait de la physio pendant tout le film, pour prévenir ce genre d’incidents.

Vous faites une blague sur votre âge d’ailleurs dans le film. J’ai 44 ans ! Je tiens le coup, mais parfois, c’est super éprouvant...

Bond est un fantasme, voire un modèle pour beaucoup de monde. Qui vous a influencé quand vous étiez jeune ? Regarder les James Bond a eu un impact déterminant durant mon enfance. Mais c’est surtout la musique qui m’a formé. David Bowie reste mon idole définitive de jeunesse... Pas sur que James Bond écoutait Bowie, mais c’est l’artiste qui a le plus compté pour moi.

A quoi ressemble votre emploi du temps, lors du tournage d'un James Bond ? Ça me prend sept jours sur sept, pendant six ou sept mois : sur le plateau, la plupart du temps, ou en répétition... Les soirs, je fais du sport. Les dimanches et jours off, j'en profite pour travailler les séquences de cascades. Pourtant, j'essaie généralement de garder mes jours off, sachant que j'ai besoin de repos, mais ce n'est pas toujours possible. Il y a sempiternellement des choses à discuter, des réunions concernant les personnages, le scénario... C'est très, très intense. N'importe quel travail de ce genre a besoin de se limiter dans le temps. Seulement là, ça dure six mois.

Propos recueillis par Gaël Golhen

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