Bloodshot
Sony Pictures

A priori tuée dans l’œuf par l’épidémie de Covid, cette franchise potentielle était de toute façon inaboutie.

Dévoilé au public en avril 2020 (d'abord en VOD sur Youtube et Google Play, puis en streaming sur Amazon Prime Video), Bloodshot arrivera ce soir en clair à la télévision, sur 21h25. Première ne vous le conseille pas, sauf si vous êtes un énorme fan de Vin Diesel. Voici notre critique.

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On ne connaîtra jamais le potentiel au cinéma de ce film adapté d’une BD Valiant Comics, supposé lancer un VC Universe. Son succès en VOD en dépendra peut-être... À voir le résultat, on s’étonne presque que Sony ait pu capitaliser dessus à ce point. En d’autres temps, Bloodshot serait en effet directement sorti en vidéo étant donné son côté bourrin, entièrement dévolu à l’action, sans l’ombre d’une patte de cinéaste. L’empressement avec lequel Sony a décidé de le sortir mondialement en VOD témoigne néanmoins d’un sursaut de lucidité, certes motivé par la pandémie.

Véhicule pour Vin Diesel, qui n’avait plus porté de film tout seul depuis le deuxième XxXBloodshot introduit Ray Garrison, un soldat tué en mission qu’une entreprise de cybernétique ressuscite en lui injectant une nanotechnologie dans le sang. Cet “homme qui valait trois milliards” nouvelle génération, à la mémoire effacée, va finir par se souvenir de qui il était et partir à la recherche de ceux qui ont également tué sa femme. À moins qu’il ne soit la marionnette du cyber-docteur Emil Harting (Guy Pearce) dont les intentions ne semblent pas très nettes...

Le tandem de scénaristes Jeff Wadlow-Eric Heisserer ne s’est pas foulé pour imaginer cette histoire cousue de fil blanc de super-soldat manipulé de toutes parts : un peu de Mémoire dans la peau par-ci, d’Akira et de Total Recall par-là... Dignes des mauvais DTV des années 90, les rebondissements téléphonés s’enchaînent, les pauvres blagues tombent à plat, Vin Diesel serre les mâchoires et distribue grassement les bourre-pifs. Derrière la caméra, David Wilson, issu du jeu vidéo, chorégraphie ces ballets violents façon puzzle et fait preuve d’une finesse d’éléphant (ah ! la belle brune qui fait de la gym subaquatique au ralenti...). Aux côtés de l’impavide Vin Diesel, Guy Pearce cachetonne et Sam Heughan (Outlander) en fait des caisses en rival du héros. Seule Eiza González tente de donner un peu d’épaisseur à son personnage de combattante elle aussi augmentée et clef de la rédemption de Ray Garrison. De cet assemblage hétéroclite, on ne retiendra pas grand-chose sinon une ou deux séquences spectaculaires mais surtout l’impression d’un beau gâchis.


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