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Le réalisateur nous parle de son expérience du "Cruise-system"

Mise à jour : A l'occasion de la diffusion sur TF1 à 21h05 de La Momie, ce dimanche 24 novembre, nous vous proposons de redécouvrir notre interview du réalisateur, rencontré lors de la sortie du film.

Publié le 13/06/2017 : Membre de la garde rapprochée de J.J. Abrams, scénariste de Mission : Impossible 3 et Star Trek, Alex Kurtzman muscle son jeu en réalisant La Momie, première pierre de la nouvelle franchise « monstres » d’Universal. Il nous parle de son expérience du Cruise-system.

Alex, vous avez bossé une première fois avec Tom Cruise en tant que co-scénariste de Mission : Impossible 3, vous le dirigez aujourd’hui dans La Momie. La différence, c’est que dans un cas il est producteur, dans l’autre non…
Oui, mais ça ne change pas grand-chose, en fait. Tom apporte sur chaque projet la même exigence, la même méticulosité. Le plus frappant chez lui, c’est sa connaissance aigüe du cinéma. Aussi bien de son histoire que de ses aspects techniques. Il a travaillé avec les plus grands réalisateurs, il est au top depuis si longtemps… Si vous avez grandi au cours des trente dernières années, vous avez forcément grandi devant les films de Tom Cruise. Mais ce que je trouve le plus admirable, c’est qu’il fait toujours en sorte que l’expérience soit différente. C’est dur de continuer de se renouveler après trente ans. Il y arrive en mettant tous ses collaborateurs à l’épreuve, en les poussant à se surpasser.

Un exemple ?
La scène du crash de La Momie. Pendant l’écriture du script, Tom vient me voir, je lui fais lire cette scène, et il me dit : « Super. On va tourner ça. Mais en vrai ! » - « Euh… Pardon, Tom ?!? » - « On va tourner dans un vrai avion en chute libre. » Et c’est comme ça qu’on s’est retrouvé à filmer en « gravité zéro »… Bon, c’est un exemple un peu extrême, mais c’est assez révélateur de la façon dont Tom approche les choses.

J’adore dans le trailer le moment où il hurle de peur dans l’avion. On ne l’avait jamais vu comme ça… 
Encore un bon exemple du fonctionnement de Tom ! Etre capable de tout envoyer balader à la dernière minute pour mieux improviser. On tournait la scène et tout à coup je lui dis : « Maintenant, hurle ! » Il m’a regardé, un peu surpris, avec l’air de dire que ce n’était vraiment pas le genre de la maison. Mais j’ai insisté : « Tu es quand même en train de frôler la mort. » Et il s’est mis à crier… J’adore quand il se met dans ce genre de situation. Ça me rappelle la scène de Jerry Maguire où il est viré et humilié devant tous ses collègues. Ou quand il chante « Free Fallin » à pleins poumons. Il n’a jamais peur de se mettre dans des situations embarrassantes ou un peu idiotes. Ça rend ses performances très humaines.

La Momie est quand même un "Tom Cruise movie" un peu particulier. C’est un film de monstres, le début d’une nouvelle franchise pour Universal…
Oui, mais c’est raccord avec l’ambition de Tom de proposer une expérience différente à chaque fois. Ça nous paraissait être un challenge cool, inattendu, un peu bizarre sur le papier. De fait, le ton du film est assez composite : c’est à la fois un film d’horreur et un film d’action, avec une vraie dimension émotionnelle, et aussi des éléments de comédie dedans. On s’est très vite mis d’accord sur l’idée d’essayer plein de choses. Tom et moi nous rejoignions aussi sur le fait qu’on a toujours adoré les films de monstres Universal, qui, au-delà du fun, étaient souvent bouleversants, très profonds.

Dans l’interview qu’il nous a accordée, Tom Cruise nous parle de sa coupe de cheveux, toujours un élément primordial de caractérisation de ses personnages. C’est le genre de décision qu’il prend en solo ou vous en discutez entre vous ?
On parle de TOUT avec Tom ! Les costumes, la photo, les personnages d’Annabelle Wallis et Sofia Boutella, la couleur du papier peint… Et ses cheveux, oui, bien sûr. Quand on a une telle nature de cheveux, c’est normal d’avoir envie qu’elle soit mise en valeur, non ?  

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