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Faute de financiers, Marco Bellocchio abandonne Italia Mia.En 2006, Nanni Moretti brocardait Silvio Berlusconi dans Le caïman. Cinq ans plus tard, Marco Bellocchio aurait aimé pouvoir le faire à son tour. Le réalisateur de Vincere vient d’annoncer au Corriere Della Serra qu’il renonçait définitivement à Italia Mia. Avec cette comédie noire, il promettait un regard acerbe sur le milieu politique en Italie. Son personnage principal aurait été une jeune femme qui fait la une de la presse après avoir révélé qu’elle a participé à des soirées torrides dans une luxueuse villa en Sardaigne. Il n’y a même pas à lire entre les lignes pour comprendre que Bellocchio s’est inspiré pour son scénario du Noemigate - du nom de Noémi Letizia, la mineure qu’aurait fréquenté Berlusconi - ou de l’histoire de Patrizia D’Addario, une call-girl qui avait révélé ses relations avec le président Italien. De quoi effrayer les potentiels producteurs. Une dizaine d’entre eux se sont désistés, ayant fait comprendre à Bellocchio qu’ils craignaient des représailles. Le réalisateur, pourtant parmi les plus réputés d’Italie, a décidé, la mort dans l’âme de jeter l’éponge. Coïncidence, quelques jours après la parution de l’article du Corriere della serra, le parquet milanais convoquait Berlusconi pour être entendu dans le cadre d’une enquête pour abus de pouvoir dans une affaire qui pourrait devenir un scandale supplémentaire : en mai 2010, il aurait exigé la libération d’une jeune prostituée marocaine pour éviter qu’elle ne révèle avoir participé à des parties fines dans sa résidence de Milan.