Choix n°1 : Un peu beaucoup aveuglément, de Clovis Cornillac, avec Clovis Cornillac, Mélanie Bernier... Synopsis : Lui est inventeur de casse-têtes. Investi corps et âme dans son travail, il ne peut se concentrer que dans le silence. Elle est une pianiste accomplie et ne peut vivre sans musique. Elle doit préparer un concours qui pourrait changer sa vie. Ils vont devoir cohabiter sans se voir...L'avis de Première : Lui est un inventeur de génie misanthrope, elle, une pianiste coincée qui ne demande qu’à s’épanouir. Un mur les sépare. Ils vont se battre et s’aimer sans jamais se voir. Le premier film de Clovis Cornillac est une comédie romantique où l’acteur fait le choix de mettre à l’épreuve l’idée que l’amour est aveugle, littéralement. Le principe de départ est brillant et l’intention de Cornillac, qui a visiblement envie de clamer son romantisme, est réellement touchante. On se prend à rêver de ce que Lubitsch aurait fait d’un tel dispositif, mais on ne peut s’empêcher d’aimer ce joli film mu par des intentions absolument pures.Bande-annonce :  Choix n°2 : Le Talent de mes amis, d'Alex Lutz, avec Alex Lutz, Bruno Sanches...Synopsis : Alex et Jeff, collègues de bureau dans une multinationale, sont aussi les meilleurs amis du monde depuis le lycée. Avec leurs femmes respectives, ils forment ensemble presque une famille, qui se fraye un chemin dans la vie, tranquillement, doucement, sans grande ambition. Pourtant, l’arrivée de Thibaut, conférencier et spécialiste en développement personnel, ne va pas tarder à mettre à mal leur équilibre pépère. Et pour cause, Thibaut est un ami d’enfance d’Alex. À l’époque, ces deux-là, super complexés et toujours mis à l’écart dans la cour d’école, s’étaient promis de réussir leur vie, coûte que coûte. Aujourd’hui, le beau et brillant Thibaut semble pour sa part avoir tenu sa promesse et pousse Alex à réaliser ses rêves au risque de perdre l’amitié de Jeff… Mais sommes nous tous voués à un destin exceptionnel ?L'avis de Première : Ce n’est pas un "Catherine et Liliane movie", malgré la présence d’Alex Lutz et de Bruno Sanches, qui bossent ici dans une multinationale. Les stars du "Petit Journal" incarnent deux amis immatures dont la complicité vole en éclats le jour où un copain d’enfance fait irruption dans leurs vies. Alors qu’on attendait de lui une farce, Lutz signe, avec Sanches comme coscénariste, une comédie douce amère dont les meilleurs moments sont les moins drôles. Réflexion sur la permanence de l’amitié et l’engagement amoureux, "Le Talent de mes amis" révèle la face romantique des deux zigotos et offre à Anne Marivin et Audrey Lamy des rôles de compagnes bienveillantes, lucides et blessées.Bande-annonce :  Choix n°3 : Hyena de Gerard Johnson, avec Peter Ferdinando, Stephen Graham...Synopsis : Michael Logan est un anti-héros de notre temps : un prédateur-né, un mélange complexe d’officier de police corrompu dopé à l’adrénaline, avec toujours un coup d’avance sur ses collègues. Mais les temps changent. L’arrivée massive d’impitoyables gangsters albanais, avides de prendre le pouvoir, est en train de laisser une empreinte sanglante parmi les voyous de Londres…L'avis de Première : Il n’y a pas beaucoup de plaisir cinéphile plus jouissif que celui de s’asseoir dans une salle de cinéma sans rien connaître du CV du type qui est derrière la caméra, et de recevoir le genre d’uppercut sensoriel que propose Hyena. Il ne faut pas longtemps, cinq minutes à peine, pour comprendre que c’est gagné. On a déjà vu ce polar cent fois, certes, mais on le voit ici pour la première fois. C’est une question d’atmosphère, de bande-son obsédante, de quartiers londoniens traversés comme jamais (un Notting Hill barbare et sidérant), de casting (le charisme hébété de Peter Ferdinando), de microdétails intrigants qui pullulent dans chaque recoin du cadre… Le refrain est connu (un "bad lieutenant" tente de déchiffrer un monde encore plus corrompu que lui), mais la version proposée ici est incroyablement teigneuse. Sauvage. On pense à Pusher, de Nicolas Winding Refn, autre polar qui surgissait de nulle part pour mieux vous sauter à la gorge. Des scories ? Des trous d’air scénaristiques ? Des erreurs de jeunesse ? Il y en a, oui. Ça ne pèse pas lourd dans la balance au moment du bilan. On était passé à côté de "Tony", le premier long de Gerard Johnson. Une certitude en sortant de Hyena : on sera là pour le suivant.Bande-annonce :  Les autres sorties de la semaine sont ici